La cour des miracles
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Bonjour aventurier, et bienvenue dans la cour des miracles. Viens deguster notre hydromel, trouver un objet convoité ou faire des rencontres en ces lieux de débauche...
 
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 [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...

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Daleck

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MessageSujet: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyMer 22 Fév - 23:26

La lune bien que haute, disparaissait à moitié derrière les nuages sombres qui s'étaient amoncelés. La pluie avait commencé à tomber depuis seulement quelques heures, mais le sol était déjà devenu boueux. La légère brume, elle, demeurait toujours, tandis que les trombes d'eaux s'abattaient brutalement contre l'ancienne roche. Le temple était ancien. Très. Un escalier sombre s'enfonçait jusqu'à l'arche qui servait de porte, mais les affres du temps avaient aussi altéré les gonds de celle-ci, ne laissant que poussière. Quelques socles de colonnes et statues émergeaient encore, mais le reste s'était partiellement effondré, bloquant une partie du passage. Le reste de la façade était couverte de lierres, le bâtiment s'enfonçant dans la pierre qui faisait office de falaise : on pouvait sans mal se trouver en haut de celle-ci, sans pour autant avoir conscience du bâtiment qui était sous nos pieds.

Reculé de tout, certaines rumeurs couraient dans la région à son sujet. Autrefois, quelques sorciers renégats y avaient trouvé refuge pendant une dizaine d'années. Ils y avaient amassé trésors et reliques, grimoires et parchemins antiques. Mais, dans leurs folies, se servant des prisonniers qu'ils avaient capturés, ils avaient fait de nombreuses expériences sur eux. Elfes, humains... Les lieux suaient encore de leurs cris de douleur. La plupart étaient mort lors de l'expérience, et leurs corps avaient été brûlés non loin, dans la forêt, mais d'autres avaient survécu. Créatures abominables, elles s'étaient retournées contre leurs propres maîtres. Les pillards avaient afflué à l'époque, à cette nouvelle, brûlant du désir de piller les richesses, certains même pour récupérer leurs écrits, et les revendre aux plus offrants. Pourtant, de ceux qui étaient entrés, peu en avaient jamais ressorti, pour la plupart fou, délirants de fièvre, hurlant de chasser les ombres qui s’épaississaient à leurs yeux. Depuis, une chape de mystère s'était posé sur l'endroit. Le danger rôdait sûrement dans les couloirs de ce temple, comme l'affirmaient avec convictions les conteurs et anciens de la région...

Le feu avait était installé dans une petite cavité rocheuse, crépitant sauvagement, fanal dans l'obscurité. Il emplissait l'espace d'une agréable chaleur, mais l'homme avait gardé sa cape sombre autour de lui, ses bras disparaissant à l'intérieur. Son sac de voyagé était posé à son côté droit, et, par-dessus, son épée était posée, lame au clair. Les ciselures d'argent sur la lame luisaient doucement, tout comme la garde, ailes d'aigle déployés, un visage hurlant au centre.

Jambes croisées, il se contentait de regarder le feu de ses yeux gris. Le clapotis de la pluie à l'extérieur était entêtant, douce berceuse à ses oreilles. La nuit était belle, agréable. Pour un peu, il aurait presque pu aller s'étendre à l'entrée, et écouter son chant jusqu'à trouver le sommeil. Mais il n'était pas là pour ça. Et il savait aussi ce qui hantait les lieux. Fronçant les sourcils, il arrangea une seconde fois sa cape autour de lui, bougeant les épaules, puis s'arrêta, totalement immobile, sur ses gardes.


Dernière édition par Daleck le Lun 27 Fév - 21:53, édité 5 fois
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Arkanisse

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyJeu 23 Fév - 9:30

Les dernières faibles lueurs du jour disparaissent. J’ai passé une partie de la fin de journée à errer d’une taverne à l’autre. L’on m’a offert quelques verres, et j’en ai bu quelques autres. Mes pérégrinations n’ont point été vaines. Bien que je ne sois en ces terres que depuis quelques lunes, j’ai réussis à obtenir certaines informations intéressantes. Au départ, je ne recherchais rien de spécifique, mais de fil en aiguille, de rencontres en rencontres, j’ai eu vent de l’existence d’un temple abandonné. Cela a su éveiller mon éternelle appétence.

Point ne sais si cela en vaut la peine, cependant, je n’ai rien d’autres à faire. Que ne ferais-je guère pour briser l’ennui ? D’après ces dires, il faut s’attendre à rencontrer de vielles entités ayant élu domicile non loin ou leur trépas les a porté. De mon don inné, je n’ai d’autre choix que de m’y rendre par moi-même, histoire de savoir si les on-dit se révèlent plus ou moins exact. L’heure avance, et bientôt le crépuscule ne sera que souvenir. Je pense, que c’est le moment idéal pour se rendre là-bas. Je prends soin tout de même de m’équiper comme il se doit. Je range mes dagues dans leur écrin respectif à savoir attachée sur mes cuisses. Des armes cachées parfois savent sauver des vies. Bien que finalement la mort m’appelle inlassablement. Que je la prends sans sourciller, car je sais apprécier ce qu’elle m’offre.

Sait-on jamais …

Mon bâton, il est accroché à mon dos comme à son habitude. J’avoue qu’en fait, j’aime m’en servir comme arme de corps à corps, plutôt que pour lancer mes sorts. Les incantations à elles-seules suffisent généralement. Je n’omets point de me vêtir de ma cape, car la pluie commence à tomber et l’air se fait bien frais. Je suis prête.

L’endroit, maintenant…

Je me focalise sur le plan que j’ai aperçu un peu plus tôt à l’auberge. Dans ma tête, j’essaie de me souvenir des courbes que lui donnait l’homme. Lentement, le dessin s’anime, et je n’ai plus qu’à suivre les bonnes directions.

Quand j’y repense, il aurait au moins pu me le donner ce maudit bout de parchemin. Tout ça, parce que selon lui, une femme comme moi ne devrait pas traîner dans des endroits aussi sombre… N’importe quoi … Il a eu de la chance que je sois pressé de retrouver le lieu sans quoi, je lui aurais montré qui je suis.

Concentration, et sous mon regard j’entrevois un chemin qui semble m’appeler, dès lors, il n’y a plus qu’à. Je suis mon instinct aidé par les traces magiques parsemée le long de cet étrange cheminement. Un peu plus tard, je parviens visiblement au bon endroit.

Une cavité d’où parait sortir de la lumière, la lumière d’un feu, les flammes m’interpellent. Je reste pantoise quelques secondes. Qui peut bien se cacher là-bas ? Je n’ai guère entendu dire que déjà quelqu’un s’y intéressait à cet endroit.

Cesse de réflexion, ce n’est point en restant planté là que j’aurais quelconque réponses.

Décidée, mes pas s’enfoncent dans la boue, laissant à la terre mes empreintes. Je sillonne, essaie d’éviter les flaques qui se dressent sur mon passage, de percer à travers la bruine, jusqu’à arriver toute proche de l’entrée. Je réajuste ma capuche, je m’arme de mon bâton, puis dans un silence de mort, je m’infiltre à l’intérieur …

Mais … Qu’est-ce que ??



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Daleck

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyJeu 23 Fév - 14:29

Il n'avait pas esquissé le moindre geste, avant de sentir la présence. Quelqu'un, ou quelque chose, au-dehors, se mouvait. Il en était sûr. L’instinct. L'instinct lui murmurait à l'oreille qu'il n'était plus seul. Le feu l'empêchait de voir correctement : il le savait, il n'aurait jamais dû en dresser un. Ses yeux auraient alors été plus habitués à l'obscurité, et sans doute n'aurait-il pas eu de problèmes pour deviner ce que cacher cette forme. Mais il était trop tard, il savait que ce n'était pas son imagination. La chose ne bougeait pas. Non. Elle se rapprochait, grossissant à vue d’œil, mais toujours hors du champ de lumière que le feu produisait. Était-ce une des créatures du temple, qui, la faim la poussant, était sortit chasser ? Ce n'était pas impossible, rares étaient ceux qui osaient s'aventurer si près du temple, et sûrement pas seuls. Pas un même. A moins que ce soit un voyageur égaré ? Le hasard...

Le hasard n'existe pas ! J'ai autant de chance que ce soit un égaré que de trouver fortune dans un cul de basse-fosse...

Il détourna le regard un instant, vers l'arme au clair à ses côtés : si la "bête" comptait le dévorer, elle allait être surprise. Quoique, si elle était seule, il n'aurait sans doute pas besoin de tendre le bras pour s'en servir. A coup sûr, devait-elle croire qu'il s'agissait d'un aventurier lambda s'étant arrêté ici à cause de la pluie, endormi dans son sommeil, proie facile, et bien plus goûteuse que tout ce qu'elle avait dévoré, absorber jusqu'à la moelle, depuis de nombreuses années. Il ne lui flairait pas ce plaisir. Dissimulé dans sa cape noire, les bras plongés à l'intérieur, il lui réservait une petite surprise. Elle aurait intérêt à se montrer rapide, très rapide même, si elle désirait se servir de lui comme repas, et de son sang comme...

Une femme ?

Il avait bien trop réfléchi, et bien mal estimé la distance qui les séparait. Elle était entré dans le champ de lumière, et il n'avait pu s'empêcher de froncer les sourcils à la vision qui s'offrait à lui. Une femme ? Ici ? C'était bien la dernière chose à laquelle il s'était attendu. Non qu'il méprisait les femmes, au contraire, mais, s'était tellement préparé à devoir combattre pour sa vie, cette exaltation qui montait, lorsqu'on la sentait tambouriner à ses oreilles, qu'on sentait la Mort qui nous enserrait dans ses bras, et ce sentiment de puissance, quand on en ressortait sur ses deux jambes... Il en était presque... Déçu ?

Les paroles qu'elle prononça lui firent l'effet d'une douche froide, le sortant de sa stupeur. Il ne bougea pas, la fixant simplement, comme il avait fixé sans sourciller le feu auparavant.

_ Vous êtes bien loin de chez vous, femme...

Doucement, les pans de sa cape s'écartèrent légèrement, faisant apparaître d'abord deux carreaux, puis le reste de l'arbalète d'ébène qu'il tenait dans sa main. Depuis qu'il s'était assis, il ne l'avait pas lâché. Elle manquait de puissance, bien sûr, mais à cette distance, deux carreaux pouvaient faire l'affaire en cas de problème : en dessous de quatre mètres, elle manquait de puissance, et en-dessus de huit, ou même six, elle n'avait plus la force de faire plus qu'une blessure minime. Elle était assez proche...

L'Ombre a de multiples visages : hommes, femmes, enfants, bêtes...

D'un rapide mouvement de la tête, il lui fit signe d’avancer.

_Asseyez-vous donc... Et vous allez me dire qui vous êtes, et ce que vous faites ici. Passez-moi l'histoire du "je me suis perdu en rentrant chez moi : je ne suis pas aveugle, et je doute que ce soit le cas...
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Arkanisse

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyJeu 23 Fév - 16:58

Ce qui m’offre à ma vue, est des plus, je recherche, mais ne trouve guère. Des plus étranges qui l’eurent cru ? Me voici face à un homme paisiblement assis aux abords d’un feu. Est-ce l’ermite du coin ? Un fou recherchant asile là, ou les morts se relèvent ? Je ne connais rien de lui, aussi peut-il être grain de sable enrayant la roue d’un chariot.

Je hausse un sourcil …

La mine déconfite il m’observe, je n’ai aucune peine à comprendre que ma venue semble l’emprunter aux vues de ce qui émane de son corps. Il attend quelque chose d’autre. Maintenant, je sais. Son verbiage m’échauffe, qui est-il pour oser ainsi s’adresser à moi ? De plus, Il est armé, et je peux donc en déduire, qu’avec les carreaux qui guignent, il n’est point ermite. Je décide de ne guère desceller mes lèvres pour l’heure.

Je ne cesse de le toiser du regard, je ne suis guère bien grande, mais à ce moment j’ai un avantage, il est assis et moi, je me tiens droite comme un i sur mes deux jambes. Cela me laisse tout loisir de le détailler.

Toujours aucun mot ne franchit mes lèvres. Par contre on peut y entrevoir un sourire narquois. Ce que j’échafaude prend de l’ampleur dans mes pensées. Tel une montagne que l’ont gravi, mes idées s’éclaircissent.

Sa dernière phrase me sort de mes songes, ainsi, il veut que je m’avance, bien, très bien. Avant que j’esquisse mon premier pas, un murmure s’échappe de ma bouche. Il en suivra le mysticisme sous forme de foudre. Non, guère de suite … Lorsque je serai bien plus proche.

J’avance, encore, et encore un peu. C’est risqué, mais j’aime jouer avec ma vie.

A présent, je suis bien assez proche de lui, pour qu’il puisse déceler avec désinvolture les traits de mon visage. Maintenant, j’ouvre la paume de ma main, la foudre entend mon appel, faite d’’air, de glace, et de particule de terre, je vais lui rendre honneur. Une boule d’énergie s’échauffe dans ma main, elle ne lui fera guère de mal. Elle va tout simplement guider mes mots.

« Qui êtes-vous donc Messire pour user de mot si dépréciatif en mon encontre ? Voulez-vous m’occire ? Qui de nous deux toucherais l’autre un premier ? Voilà quelque chose de palpitant ! Sentez-vous donc cet émoi qui vous gagne ? Ressentez-vous donc ce frisson qui avec mutinerie vous remonte le long du dos ? Mhmm, qu’elle douce sensation, n’est-il point ? »

Je n’arrive guère à concevoir la réaction de mon interlocuteur, peu m’importe, je m’amuse. D’un petit rire cristallin, je clos mon phrasé, puis d’un mouvement brusque je referme ma main. L’orage passe, emportant avec lui les éclairs qui naquirent dans ma paume.

« Je ne suis guère ce que vous croyiez voir. »


Maintenant, je m’assois.
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Daleck

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyJeu 23 Fév - 20:08

Il l'observa un long moment, alors qu'elle parlait, mais ne fut guère impressionné en voyant l'énergie se condensait dans sa main. Juste surpris. Car, il faut l'avouer, il y avait quelque chose de surprenant de rencontrer une femme dans un tel endroit, sous la pluie. Quoique, celle-ci semblant être une sorcière, ou du moins être capable de manier quelques sorts, cela expliquait beaucoup de chose. Il n'avait pas cru à la possibilité qu'elle soit égaré, et, lorsqu'elle referma sa main, faisant disparaître l'énergie, cela devint une évidence. Du moins, espérait-il ne point se tromper. Après tout, ça n'aurait pas été la première fois.

Non. Elle ne pouvait sans doute être ici que pour cela. Le temple. Peut-être était-ce encore une de c'est aventurières, qui parcourait le monde à la recherche de la fortune et la gloire. Ou le savoir ? S'il s'agissait bien d'une sorcière, il est sûr qu'elle trouverait sans doute une utilité dans les parchemins et grimoires qui étaient cachés à l'intérieur. Mais, une nouvelle fois, il pouvait se tromper. Après tout, il avait bien cru à une créature s'attaquant à lui, au départ. Il était tombé de bien haut, mais il restait méfiant. Quoi de plus naturelle après tout, lorsque entouré de cadavres marchants et bestioles infernales, à bien des lieux des premières habitations, on se retrouvait face à face à une personne vivante, à qui on devait donner le change... Dépréciatif ? Elle le voulait aimable ? Et puis quoi encore, qu'il lui cire les bottes pour lui faire plaisir ? Non mais !

_Sans doute auriez-vous frapper la première... Quoique, avant de finir foudroyé, j'aurais sans doute eu le temps de vous voir avec un carreau dans le cœur. Deux peut-être...

Idiot, tu aurais été mort avant même de songer à appuyer sur la détente... Et, d'ici, sans viser, à travers le feu, tu l'aurais sans doute toucher au bras. Avec un peu de chance.

Et c'était vrai. Pas seulement à cause de l'effet de surprise, mais il aurait hésité un instant de trop, il en était sûr. Une simple seconde, un battement de cils. Un fin fil, qui aurait été finement tranché, sans mal. Et il aurait été mort. Point final. Il était toujours plus facile de tirer lorsque la cible en face n'avait pas un visage humain, plus encore, féminin. Oh oui, il n'aurait pas longtemps hésiter avant de lui perforer le cœur, mais ça aurait été suffisant.

De plus, la corde était restée tendue un long moment. Ce n'était pas bon, ça détendait les deux petits arcs en fer, qui permettait de tirer à pleine puissance. Son bras n'aurait même pas souffert.

Silencieusement, sans dire un mot, quoique la tenant toujours à l’œil, il retira les deux carreaux, les déposant soigneusement près de son épée : il aurait peut-être à la recharger rapidement. Que ce soit pour son "invité", ou pour un autre visiteur, moins conciliateur, et plus direct. Enfin, s'il y avait plus direct, bien entendu, ce qui restait à voir. Après tout, si elle aurait voulu le tuer, elle n'aurait eu guère de mal. Et n'en aurait guère plus, de là où elle se trouvait. Quoique, si proche, lui non plus, n'aurait pas la moindre difficulté à frapper. Un coup de couteau rapide, ou même, enfoncer un des deux carreaux, à la main, dans sa gorge, se révélerait tout aussi mortel.

_Les apparences sont trompeuses dans le coin, il vaut mieux un accueil froid qu'un couteau dans le ventre, non ? Du moins, j'ai une préférence pour la première solution, personnellement. Après, chacun fait ce qu'il veut de sa vie, bien entendu...

Tournant la tête complètement dans sa direction, il l'observa, la fixant, la détaillant du regard, rangeant dans un coin de sa tête ce qu'il observait, ou ce qu'il était utile de savoir. Lentement, il se mit à sourire d'un air sombre, ricanant. Il n'avait pas encore bougé, n'avait pas changé de place. Il se contenta de la regarder, prêt à bondir et en découdre au moindre signe suspect.

_Je suis l'homme qui a dressé un feu ici, le reste est-il vraiment important ? Et maintenant, répondez aux questions que je vous ai posé, je vous prie : qui êtes-vous, et qu'êtes-vous venu faire ici ? Est-ce pour ce temple, ou une autre raison que j'ignore ?
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Arkanisse

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyVen 24 Fév - 14:30

Je sens son regard se balader sur moi, il est méfiant, quoi de plus normal en ce lieu finalement ? Sans doute-est-il un de ceux qui tellement s’accroche à la vie, que le moindre geste, le moindre mouvement de quelque nature que ce soit l’oblige à tendre ces muscles, à réfléchir plus que de raison. Pour en venir à la même conclusion. Une colossale suspicion.

C’est bien ma veine …


Il finit par répondre à ma question. J’attendais autre chose venant d’un homme tel que lui, j’en suis presque déroutée.

Je retiens un soupir, et mes yeux se perdent dans ce feu, comme si rien autour n’existait. À la lueur des flammes dansante j’esquisse un sourire. Je reste cependant attentive à son monologue. Qui sait, il peut devenir intéressant… D’ailleurs, il relâche sa garde, je l’ai remarqué du coin de l’œil. Sait-il qu’il est dangereux de baisser sa garde lorsqu’en face il y a éventuelle menace ?

Soit, il se décide tout de même à relancer le dialogue.

Toujours mon regard sur le feu, j’acquiesce tout en lui répondant.

« Point n’avez tort, je vous l’accorde, un accueil froid pour moi est synonyme que dans votre vie, bien souvent l’ont vous a trompé. Il est vrai, chacun agit comme bon lui semble. Malgré tout, je préfère les choses plus comment-dirais-je … Chaleureuse. »

Son attitude change, cela éveille en moi cette curiosité, qui jamais ne sait me lâcher. C’est alors que je tourne ma tête en sa direction. Je plante mon regard dans le sien, essaie de le deviner, essaie de le voir au-delà des apparences, et ce que j’y décèle me plaît.

Il me coupe dans mes observations en faisant retentir quelques mots s’échouant sur la résonnance de la petite grotte.

« Vraiment ? Votre feu est bien réussis c’est un fait »


Ironie, quand tu nous tiens …

« Non, je crois que le reste n’est guère important pour l’heure. Alors, pourquoi vous répondrais-je si le reste n’a même pas le gout d’éveiller vos sens ? Vous êtes étrange Messire, je suis persuadée, qu’on vous l’a déjà dit..

Si cela peut vous avancer, alors … Je me nomme Arkanisse. Ma venue en ce lieu, n’est autre que moyen de briser mon ennui. Ce temple m’intéresse, je voulais vérifier si ce qu’on raconte est vrai. Et vous, dites-moi ? Etes-vous de ceux que l’on appelle les chercheurs de trésors ? Ou alors, un besoin bien plus singulier vous attire en cet endroit ? »


Voilà qui serait fort captivant que de savoir ce qui l’anime. Si mon instinct ne me trompe point, alors, je peux dire que guère ne perds mon temps.


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Daleck

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyVen 24 Fév - 16:02

L'homme se leva, riant doucement. Contournant le feu, sans lui adresser le moindre regard, il se dirigea vers l'entrée, laissant sa cape revenir dans son dos. Il portait un vieux manteau de cuir noir, visiblement usé par le temps, et des jambières du même acabit. Étrangement, il portait deux ceintures. Sur la deuxième, du côté gauche, était accroché un crochet usé, à l'image de ceux qu'utilisaient parfois quelques bouchers pour suspendre la viande morte. Sur le côté droit se trouvait un étui où était rangé un long couteau au manche d'ivoire. Il était aussi fixé plus bas, à la jambe, là où s'arrêtait visiblement la pointe, par une fine cordelette de chanvre.

Posant son bras contre la roche humide, il observa la pluie qui continuait, légèrement moins violente qu'il y avait quelques heures.

_Oh, ce n'est pas la peine de vous moquer, hein, et gardez donc vos déductions pour vous... Certains aiment assez parler d'eux, raconter leur vies à n'importe qui, dire ce qu'ils ont mangé à midi ou cité leurs exploits au bordel du coin... Je préfère me focaliser sur l'instant présent...

Il sourit doucement, s'arrêtant de parler. L'ennui, donc ? Après tout, pourquoi pas ? Chacun avait ses propres passe-temps, ses habitudes. Et il est vrai qu'un peu d'aventures, d'exploration dans de vieilles ruines, avait quelque chose d'exaltant.

Pourquoi pas?

_J'ai croisé un peu plus tôt quelques goules, en arrivant. Et, lorsqu'une de ces bestiole est dans le coin, ce n'est pas impossible de trouver un doppleganger. D'où l’accueil, vous comprenez ?

Il se racla la gorge, avant de se retourner, plongeant ses yeux gris dans les siens, comme elle l'avait elle-même fait

_Ce qu'on en raconte ? Si vous parlez des rumeurs, sur les bestiaux du temple, qui s'y terrent, j'imagine que c'est vrai. Sans doute quelques goules, noctules, et quelques nécrophages. Peut-être un ou deux "gros" vers aussi... Si, par contre, vous parlez des trésors qui sont soit-disant enfouis dedans, et bien, je n'y suis pas encore rentré, pas bien loin, mais je doute qu'il reste grand chose de valeur à l'intérieur, ou du moins, rien avec une réelle valeur pécuniaire.

Grognant à voix basse, il attendit un instant avant de reprendre :

_Non, pas un chasseur de trésors. Il y a quelque chose, à l'intérieur, qui m'appartient. Je suis venu y récupérer, et, si possible, faire un peu de ménage parmi ses occupants.

Tournant à demi la tête vers l'extérieur, il revint finalement à sa place, mais ne s'installa pas à nouveau au sol. Il se pencha un instant vers l'arbalète, avant de la suspendre à la même ceinture que le crochet et le couteau, sans lui offrir un regard. Les deux carreaux, il les fourra avec les autres, les coinçant avec la fermeture de son sac, pour qu'ils puissent être saisis rapidement. Enfin, il ramassa son épée, passant le pouce sur le fil de la lame. Souriant d'un air sombre, bestial, il tourna à nouveau son visage vers la femme.

_Dites-moi... Vos sorts, vous savez vous en servir, ou était-ce du pur bluff, tout à l'heure ? Enfin, je suppose que nous verrons bientôt cela. Cela fait un moment que ça guette dehors, immobile. Mais ça c'est remis à bouger, et c'est gros, apparemment. Et beaucoup moins aimable que moi, je dirais. Pour un peu, je dirais que ça vient par ici, mais pas sûr

Soudainement, il se mit à rire, ne feignant visiblement guère le plaisir, et, sur le ton de la conversation, comme si tout deux se trouvaient tranquillement en train de siroter un verre, parlant de tout et de rien :

_Alors, dites-moi, très chère : préférez-vous que nous restions ici, ou d'aller faire un tour à l'extérieur, histoire de voir sur quelle douce mélodie nous allons danser ?
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Arkanisse

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyVen 24 Fév - 20:32

Près du feu, je pourrais y rester sans jamais m’y lasser, tous ce que celui-ci me compte, est bien plus jouissif que la plupart de discussions qui ne mène nulle part, d’ailleurs, ça en prend le chemin. Cependant, je me l’avoue, il est intriguant. Comme pour confirmer mes pensées, il commence à s’agiter, il se lève, n’arrive à tenir en place. Mon regard s’accroche et reste aspiré par le crochet qui lui fait office d’arme. Une conclusion pourrait me venir en tête, je sais que certains chasseurs les utilisent pour suspendre une tête inconvenante à celui qui l’a occis. Mais, point ne suis certaine qu’il fasse partie de ces gens-là.

Je l’ai froissé, mon ironie porte ses fruits, cela me décoche un rire étouffé que je fini par retenir pour m’arrêter sur l’un de ses mots. L’instant présent …. Oui, il faut le vivre, le ressentir, ce l’approprié pour qu’il fasse dont de projection. Un silence se présente. J’hésite à lui infliger encore une fois une bourrasque de phrases énigmatique, malgré tout, je me retiens, parce que il ne va guère comprendre ou je veux en venir. Ou encore, il est probable qu’il cache son jeu. Et j’apprécie cette insolite tournure.

Il me révèle enfin, du moins à demi-mots ce pourquoi il se trouve là. Visiblement, il s’est essayé à cheminer entre les entités avec détours, à cette encontre, l’accueil précédemment évoqué. Oui, je peux comprendre.

Un pause pour donner à son récit, quelque chose d’unique, il le souligne rien qu’en plongeant son regard dans le mien. Et point ne suis déçue, car, mes esgourdes se font docile à son histoire. Des Goules et des nécrophages hein ? Voilà qui suscite mes perceptions. I ’homme me révèle, que les trésors ne savent l’intéresser. Pas difficile maintenant, de savoir qu’il n’est pas un chasseur de cette espèce. Pourtant, il aimerait récupérer quelque chose qui prend valeur sous ses doigts. De nouveau, un allé, puis un retour, et cette fois, il se prépare, je devrais en faire de même, alors, je me lève passe ma main sous ma robe fluide pour réajuster mes armes tout en gardant oreille attentive à ce que l’étranger me sort.

Il me demande si je sais m’en servir, de mes sorts, s’il continue ainsi je vais finalement, les essayer sur lui pour lui montrer à quel point ma magie est valable. Qu’elles viennent donc ces abominations, je les attends.

Son rire chante à mon oreille, inquiétant, sombre, envahissant.

« Alors, Messire, il y a une époque déjà vous vous aventuriez dans ce temple à ce que je comprends. Bien, donc vous saurez nous guider au travers de l’édifice. Et attention à vous, ne me tentez guère, ma magie est ce qu’elle doit être, puissante, vil, fourbe, et efficace. Là, le frisson vous gagne, je le ressens. Un Décuplement de sensations pour nous mener au-delà du visible.

Par contre, vous seriez aimable de me dire comment l’ont vous nomme, qu’en cas de danger imminent, je puisse hurler votre nom. »


Je ne peux ‘empêcher de lui envoyer cette verve non dénuée de légers sarcasme. Encore une fois.

« J’accepte votre Danse Mon Bon Seigneur, que viennent à nous les plus sournoises des bêtes, que l’on puisse avec frénésie se délecter de ce qui nous attends. »

Il est temps, notre avancée ne dépend que de ce que nous valons.

La pluie continue de tomber, sauf qu’elle semble plus légère qu’avant. Une odeur pestilentielle se déverse dans l’air. Et nous ne sommes qu’a quelques pas de l’antre. Une forme s’avance également … ni homme, ni bête …

Déjà dans ma tête je fais appel à mon don.

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Daleck

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptySam 25 Fév - 10:57

_Frisson ? Non de peur alors... Si, vraiment, vous insistez... Hmmm... Appelez moi Daleck, ça ira très bien...

Le fin rideau de pluie fût franchi. Il sentait la présence de la femme à ses côtés, chaleur dans la nuit. Il n'avait pas à tourner la tête pour s'en rendre compte. A vrai dire, il aurait pu la trouver les yeux bandés. Tout était devenu clair. Tout avait changé, en une fraction de seconde. Le feu, dans la cavité, semblait déjà loin, vague souvenir à son esprit, qui, déjà, disparaissait sous l'eau qui ruisselait sur son visage. Tout semblait soudainement clair à son esprit, d'une limpidité cristalline. Le silence, total, cadencé au rythme des clapotis au sol. Oh, bien sur, il y avait cette odeur pestilentielle, qui emplissait l'air, se déversant sans mal, pourriture se répandant avec virulence dans les moindres recoins. Mais, plus important, tout était là. L'essentiel. L'instant présent.

Lentement, un sourire se forma sur son visage :

_C'est une belle nuit...

Et elle fût là. Crevant la brume, la déchirant à son passage, la forme devint créature. Elle devait mesurer dans les deux mètres, mais était bien plus large, trapu. Sa peau semblait être un mélange d'écailles, a l'aspect de cuir craquelé. Le crâne, étrangement gros comparé à son cou, portait à son sommet deux longues cornes noires. Son visage ne possédait qu'un œil, à l'image d'un cyclope, mais sa bouche ouverte laissait percevoir une multitude de dents, canines de la taille d'une main d'homme tendue, véritable cisaille, capable, sans aucun doute, de déchiqueter ce qui se mettait sur son chemin.

La créature, quel que soit son nom, se laissa tomber, frappant de ses pattes la boue. Ses bras, si du moins on pouvait les qualifier ainsi, semblaient puissants, et se terminer non par des mains, mais par quatre griffes. Sur toute la longueur de ceux-ci, une fine membrane s'étirait, flasque, esquisse, sans doute, de ce qui aurait pu lui servir pour planer, si elle n'aurait pas été si grande, et si grosse.

Elle pivota un instant sur le côté, d'une rapidité étonnante pour sa corpulence, et grogna dans leurs directions. Son museau remuait, elle reniflait, cherchant ce qu'elle avait senti de si appétissant, et de si proche. Elle le savait, elle en sentait presque les effluves...

Bon sang, faites qu'elle ne se mettre pas à hurler comme une mijaurée !

Silencieusement, avec lenteur, l'homme leva doucement la main, et la déposa sur l'épaule de la femme. La bête, toujours, semblait humer l'air, tournant la tête dans leurs directions. Elle fit un bond en avant, et s'arrêta, reniflant à nouveau, levant légèrement le visage. Il ne tourna pas la tête vers Arkanisse, et ne se demanda pas si elle faisait de même, ou si elle avait tourné son visage dans sa direction. Simplement, il ferma le poing, hormis l'index et le majeur, et les posa un instant sur ses yeux. Il ne devait pas parler, mais, si elle l'avait regardé, il espérait qu'elle ait compris son geste, et, si elle n'avait pas bougé, qu'elle ne réagisse pas stupidement avant le début du combat.

Toujours avec lenteur, il lui relâcha l'épaule, s'écartant d'elle tout en restant à distance égale de l'étrange créature. Celle-ci resta immobile, fixant encore et toujours le même emplacement, le museau frémissant. Prenant garde à ne faire aucun bruit, évitant de marcher dans les flaques, il continua, partant sur le côté, croisant les jambes, jusqu'à se retrouver avec un écart identique à celui de la créature. Tenant toujours son arme en main, sans bouger les yeux, il se pencha, fouillant le sol à l'aveuglette, avant de trouver ce qu'il voulait. Un instant, il tourna les yeux vers la femme, et, soudainement, siffla, tout en projetant la pierre sur la bestiole. Celle-ci se retourna aussitôt, grognant, écumant, raclant le sol de ses pattes crochues, s’apprêtant à bondir. Il lui adressa... Un sourire !

_Allez, viens donc faire un câlin à papa, toi !

Elle s'élança, avalant les mètres d'une rapidité infernale, les crocs luisants, la bave coulant le long de sa mâchoire. S'appuyant sur ses deux pattes arrière, elle bondit, griffes dressées, pour le renverser tout en lacérant, comme elle avait habitude de faire lorsqu'elle chassait une créature d'une taille avoisinant la sienne. Mais, il avait déjà glissé sur le côté, d'un simple mouvement de pied, coulant comme un serpent, l’esquivant sans mal, et restant pourtant si proche, à un souffle. La lame détourna la mort acérée d'une étrange facilité, celle-ci glissant le long de l'autre, sans mal pour les deux, chacune aussi dur que la pierre.

Et le combat commença.
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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyLun 27 Fév - 1:04

Daleck, étrange consonance qui tinte à mon oreille. Ni plus, ni moins, Daleck …. Point n’avais encore entendu un nom pareil. Sans même m’en rendre compte, je cherche, je fouille dans ce mystérieux passé à la recherche de peuplades qui au-delà de ces terres vivent. Pourquoi une telle conviction ? Pourquoi repasser en boucle tous les prénoms qui dans mon existence ont su éveiller ma convoitise ? Pourtant sa chevelure sombre, ces yeux clairs, jamais je n’ai croisé tel silhouette. Parfois il faut savoir admettre, que ce qui attire notre attention, n’est point anodin. Je trouverai, je trouverai pourquoi je ressasse ainsi. Pour l’heure un autre combat, non guère celui des songes, mais bien celui qui agresse la chair.

Dans un coin de la tête toujours le même chant, pour parer une attaque, pour se préparer à une offensive. Je dois scinder mon esprit, là, dans cet endroit confiné, les pérégrinations sur un patronyme, puis là, presque à l’opposé dans une cache semi scellée, une myriade de mots qu’aucuns sorciers ne puissent décrypter, tant ces arabesques, ces mots sont bien plus vieux que le temps lui-même. Une nuit, belle pour y céder son corps.

Je souris à ses mots.

Il a raison, c’est une très belle nuit.

Sans même savoir s’il attend quelque chose de moi j’acquiesce.

Mes yeux scrutent, puis se posent sans y sentir la moindre lassitude sur la créature qui si proche se tient. Si colossale, si remarquable. De tous les démons que j’aie déjà croisés, celle-ci les surpasse en laideur. Sa masse semble peser bien plus que ce qui n’y parait, malgré cela, ses mouvement sont vifs, et presque d’une précision surnaturelle. Elle nous appelle ! De son goitre émane un bruit insolent, elle nous défie, elle veut protéger son territoire. J’ai pourtant la sensation, que sa vue ne lui sert à rien. Une chose pratiquement aveugle, mais qui en contrepartie compense par le reste de ses sens. La prudence s’impose, mais ma hâte saurait déstabiliser le pire des impatients. Je m’apprête à foncer droit devant moi, sans même tenir compte de la pluie qui toujours tombe, même si elle se fait bien plus légère qu’auparavant. Je suis coupée dans mon élan, par une main qui se pose sur mon épaule. Délicate, ferme et étrangement agréable. Il m’interpelle, alors ma tête se tourne en sa direction. Sans quitter la bête des yeux, il reproduit un geste qui d’abord me fait penser à quelque chose comme ….

Regarde, observe, et si à distance tu y parviens, immobilise là. Point ne suis certaine de ce que je vois, alors, je sonde, hésite, puis réémet une hypothèse. Et si c’était tout simplement. Reste-là, ne bouge surtout pas, laisse-moi m’avancer, laisse-moi me placer, et dans ton silence surveille.

Mon saisissement se déchire, lorsqu’il me lâche, et ramène son bras vers son corps. Je n’ai guère le temps de m’attarder en futiles réflexion. Aussi, je décide que pour le moment, j’attends. Jusqu’à qu’enfin, il lui assène son premier coup. Les mots tourbillonnent, une chaleur s’empare de mon être, le frisson me gagne, bientôt … Pas encore, rien qu’un instant … Il l’attire à lui.

Sa phrase bute contre le vent, je l’observe avec cet énigmatique délice. C’est ce sourire taquin qui laisse deviner que je m’amuse follement.

Il est pareil que moi …

Je reste interdite devant la scène qui se déroule devant mes yeux. Ça commence. Tout d’abord, une esquive parfaite, comme si Daleck, avait su lire dans les mouvements de la chose bien avant qu’elle ne tente quoi que ce soit. Une charge, la chose s’emballe. Elle est furieuse. C’est ce qui donne à ce combat une note si appréciable. La haine, la rage pour que la férocité s’affermisse.

Maintenant !!

Mes yeux se ferment l’espace de quelques secondes. J’ouvre une de même paume, puis une charge d’électricité se forme, elle s’intensifie, jusqu’à ce qu’elle devienne foudre infaillible. Dans l’autre paume je fais venir le feu, complice de tout instant. Flammes grisantes qui ne peuvent défaillir devant ma soumission.

Je m’approche furtivement avec cette grâce qui caractérise la féline voleuse. Plus qu’à quelques pas, mais tout de même à bonne distance. Je lance ma première slave foudroyante sur la proie qui bataille. Un léger soubresaut fait tressaillir la créature, cela me fait penser que j’ai atteint la cible. Quelques secondes s’offrent à Daleck, la bête est désorientée puis restera immobile, à sa Mercie jusqu’à ce que de la pointe de son arme l’homme la touche. Il faut qu’il soit rapide, très sinon, il sera trop tard….

Je reste attentive. Mais ne lance guère encore ma boule de feu … Si toutefois la chose déciderait de quitter son adversaire, et qu’elle finisse par changer de point de mire, alors, je saurai l’accueillir comme il se doit..

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyLun 27 Fév - 18:12

Le tourbillon mortel s'animait, virevoltait sous la pluie. Chaque coup rencontrait une griffe de marbre pour l'arrêter, chaque patte se retrouvait détournée d'une habile lame. Il restait focaliser, non sur les membres de la créature, mais bien sur son aspect entier. Il n'avait aucun mal à compter les dents sombres, la gueule écumante grande ouverte, répandant l'horreur de son haleine. Mais il n'en oubliait pas pour autant "l'extérieur". Il voyait, ou plutôt sentait, la présence féminine, ainsi que l'eau ruisselante des nuages, mais pas seulement. La noirceur du temple qui s'étendait jusque sous leurs pieds, les branches des arbres qui, lentement, s'agitait dans un fin bruissement. Sous leurs pieds, a quelques centimètres sous la surface de la terre, les vers, grouillants en fracas, et, par-delà les nuages qui masquaient leurs faces, la brûlure infernale des étoiles, haie d'honneur envers la Lune, qui les observait malignement, cachée par l'épais brouillard noir. N'était-ce point ainsi, que le racontait la petite comptine que les femmes chantonnaient aux enfants lorsqu'ils étaient petits, bien qu'ils ne comprenaient probablement guère son sens avant un jour comme celui-ci ?

Car ils dansaient gaiement sous les rayons lunaires...

Elle avança soudainement la gueule, faisant claquer ses crocs à quelques centimètres seulement de son visage, grondante. L'épée bloquée entre eux, il la repoussa brutalement, de justesse, alors que ses griffes s’apprêtaient à lui déchirer le dos en s'entourant autour de lui. Ses pattes plantées au sol, alors qu'elle essayait de reprendre son équilibre, il bondit en avant, comme elle l'avait fait lorsque le combat n'avait pas encore commencé, pour tenter de les faire s'enfuir, et ainsi, de savoir où ils se trouvaient.

D'un coup de botte, il la fit encore reculer. Brutalement, il abattit son arme face à lui, verticalement, s’apprêtant à la sectionner, mais elle roula au sol, sur le côté, sans mal, d'une rapidité effrayante. Grondante à nouveau, elle se rejeta au cœur de la bataille, brandissant une énième fois ses faux de pierres mortelles.

Bardes, conteurs, faisant vibrer leurs instruments sur le même air...

La symphonie continuait, rapide, et de plus en plus violente. Saisissant l'arme à deux mains, bien qu'y rechignant, il commença à développer son savoir-faire. Estoc, parade, elle semblait animée d'une volonté propre, repoussant sans cesse les assauts répétés de l'étrange "prétendante", s'abattant sur elle quand c'était nécessaire. Le danseur, libre de ses mouvements quant à lui, donnait l'impression de s'amuser follement, la défiant avec plaisir...

Sa deuxième main, gantée de cuir, glissa, s'emparant de la lame, par le plat. Comme un bâton, il la leva au-dessus de sa tête lorsque la créature, à nouveau, essayait d'abattre ses pattes sur son visage, bloquant le coup de peu, alors que déjà, elle appuyait pour le faire céder.

Faisant légèrement pencher l'arme un instant sur son côté droit, d'un coup sec, il la releva subitement, repoussant la bestiole sur sa gauche, tout en la frappant du pommeau au visage. Elle grogna, ou gémi, mais cela ne la stopperait pas...

Un à un, amoureusement, ils s'enlacèrent...

Un bruit. Un frémissement. Et soudain, comme frappé par la foudre, la créature qui s'immobilise dans un soubresaut. L'eau, sous ses pieds qui semble ondoyer, murmurer un nom. Elle regarde, non lui, mais quelque chose, non loin. Ou quelqu'un. En bondissant, elle pourrait sans doute se jeter sur elle en seulement plusieurs secondes, à coup sûr. Arkanisse ? Ça ne peut être qu'elle, sûrement, ou un de ses sorts, une surprise qu'elle gardait cachée dans sa manche. Mais l’occasion est bien trop belle, pour la laisser se dissiper. Roulant au sol, il frappa la bestiole, la lacérant aux côtes, se retrouvant en arrière, derrière elle. Face à lui, il la voit enfin, la femme. Sans doute, s'est-elle approchée sans le moindre bruits, pendant qu'il combattait ? Peu importe, elle est là, proche. C'est parfait.

Prenant l'arme à deux mains, il l’enfonça dans le dos de la créature, la perforant de part en part, ou peu s'en faut pour que ce soit le cas. Elle se mit aussitôt à hurler, d'un cri à vriller les tympans, aigu, se répercutant, se renforçant avec force contre les pierres, les arbres...

Pour déposer, à leurs pieds, une offrande à leur mère...

Il la lâcha aussitôt, celle-ci restant planté en travers de la créature. Sa main revint vers sa ceinture, sans tâtonnement, jusqu'à l'objet qu'il cherche. Enfin, il le trouve, et, d'un simple mouvement du poignet, le décroche de sa seconde ceinture. L'anneau est vieux, mais solide, et le crochet, au bout, peut être aussi mortel qu'une dague...

Il le fit tournoyer, jusqu'à ce que le crochet se retrouve bien calé dans sa paume, véritable griffe d'acier, dépassant d'une bonne longueur son poing fermé. Il le passa entre les cornes de la créature, avant de tirer d'un coup sec, pendant qu'elle hurlait toujours. Il rencontra une résistance, et posa son pied dans le dos de la bestiole, empoignant le crochet à deux mains, avant de tirer avec encore plus de force. Quelque chose céda, et il le sentit s'enfoncer dedans. Était-ce la chaire, ou bien l'unique œil ? Il ne savait pas, mais il continua à tirer.

Les cris redoublèrent, la créature battant des bras face à la femme, courbée en arrière. Et, d'une voix grave, sombre :

_Frappe de toutes tes forces, femme, fait-lui voir les étoiles!
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Arkanisse

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyLun 27 Fév - 21:47

J’ai eu raison de ne point douter de ses réflexes. A peine la foudre a-t-elle percuté la bête que Daleck, s’empare du moment opportun. Un sixième sens lui serait- fait don ? Peu importe, la certitude est qu’il demeure maitre de l’instant. Daleck … Il semble transporter par une ode enchanteresse, ce n’est guère bataille de soldats, je trouve que cela ressemble bien plus à une danse macabre et sinueuse. Une de celle qui sait vous emporter bien plus loin que ce qu’elle ne devrait tant elle est envoutante et capricieuse à souhait. Du sang gicle, et point ne crains, au contraire, cela m’échauffe, me réchauffe, puis mon cœur dans un bruit sourd cogne contre ma poitrine. Proche d’une fabuleuse extase, j’ai peine à me contenir, je me fais violence pour ne point agir sur un coup de tête qui pourrait plus me faire valoir une mort bien trop directe qu’une lente agonie.

Daleck …

Un enchevêtrement de mouvements se suit instantanément. De prime abord, je ne saisis guère tout de suite ou il veut en venir. Je ne cesse de le scruter, le feu dans ma main se ravivant farouchement à chaque respiration, chaque expiration qui s’évade de ma bouche. Dans la nuit, une étincelle soudaine. Les nuages se sont dissipés, la pluie a cessé. La lune pleine, essaie de ternir les étoiles, qui toujours sont bien plus coruscante que leur sœur de crépuscule. Une nuit au clair de lune, pour donner réplique au vieux crochet que Daleck tient entre ses mains.

Il emprisonne la créature, bientôt, elle ne pourra guère plus bouger ne serait-ce qu’une patte. Elle lance complainte par-delà le vent, elle gémit, hurle et essaie de se rebeller. Prisonnière d’une main de fer. La tête qui s’offre, sa gorge qui ne demande qu’à être déchiquetée. A deux doigts … Un battement de cil, puis elle défaillira.

Mes sourcils se froncent lorsque je remarque que quelque chose ne sait se dérouler comme il se devrait. Est-ce la position de l’homme ? Est-ce le cri perçant de la chose ? Est-ce les deux en même temps ? Toujours est-il qu’il est temps que je l’aide. Elle n’est guère loin la bestiole, elle me sent, me recherche. Je vais m’offrir à sa vue, de plus près, bien plus près …. Puis une phrase qui me fait l’effet d’une bombe.

« Si tu t’avises encore une seule fois à m’appeler femme, Daleck, alors, c’est à toi que je vais faire voir les étoiles ! Et je suis plutôt douée pour Cela ! »

Il est étrange qu’il ait employé cette expression. S’il savait, s’il savait seulement ce que les étoiles représentent pour moi …

Point n’ai le temps d’en dire davantage, le temps presse. Aussi, je ravive mon feu, bien plus fort, bien plus titanesque que ce qu’il apparaissait auparavant, puis, me positionne de manière à ce que Daleck sois tout juste hors de mon champ de tire.

Pour que l’effet s’en soit plus puissant. Je joins mes deux mains de manière à ce que mes paumes se trouvent face à face. Ainsi, le feu s’échappe de mes mains, un projectile puissant, incontestable ne connaissant aucune faiblesse, pour autant qu’il ne se fasse pas contrer par un sort d’eau. Autrement, rien ne l’arrête.

La boule de feu reconnait sa trajectoire, et sous mon désir, passe à tout juste à un centimètre du visage de Daleck, roussissant probablement par la même occasion quelques poils de barbes mal rasés du guerrier.

Un sourire en coin se laisse apercevoir sous Les faibles restes de lumière qu’occasionne le feu.

Ça, c’est pour m’avoir appelé femme !

Je me précipite ensuite vers mon compagnon de fortune. Le feu fait son œuvre, les flammes dévorent doucement la chair de l’abominable créature. L’odeur qui plane dans l’air à présent n’est que consumé de viande répugnante. Mais il est encore en vie. Faible, mais guère inerte, le danger, l’attraction … La mise à mort …

Je pourrais me faire fourbe, je pourrais le pousser à bout, juste histoire de voir si je lui enlevais ce plaisir, qu’elle serait sa réaction. Je jubile à cette idée. Aussi, de la main, toujours en gardant le regard plongé sur la bête, je soulève le pan de ma robe, puis me saisit de ma dague à la lame effilée….

Une réaction, je veux qu’il réagisse, montre-moi ta détermination Daleck, montre-moi qu’elle est comparable à la mienne !

5 …. 4 …. 3 … 2 …. 1 ….


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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyMar 28 Fév - 19:07

Le feu avait jailli, déchirant la nuit. Il l'avait senti filer sur son côté. Pas seulement sur son côté à vrai dire. Il avait l'impression d'avoir la peau intacte, mais, pour un peu, il aurait juré le contraire, que le trait de chaleur lui avait arraché la joue, ne laissant que quelques traces calcinées de sa chair sur sa personne. L'avait-elle fait exprès, ou, au contraire, était-ce totalement involontaire ? Il préférait, et de loin, la première solution. Il valait mieux côtoyer une femme puissante, cela il ne pouvait plus le remettre vraiment en doute, et sadique, qu'une femme puissante mais incompétente, qui pouvait vous transformer en vulgaire tas de cendres par mégarde. Quoi qu'il en soit, le résultat, au final, serait le même : le feu, surtout d'origine magique, brûle et consume, sans se préoccuper de savoir qui l'a provoqué.

Il ferma les yeux, à l'instant même où le puissant trait frappa la créature, pour ne pas se retrouver aveuglé. Bien qu'énorme, à la carrure impressionnante, il ressentit néanmoins le choc brutal qui percuta la bête. Et bien, au moins, ne semblait-elle pas y aller de main morte : il n'était pas déçu. Déjà, car contrairement à beaucoup, elle n'avait pas fui lorsque le danger lui avait fait face. Mais aussi, et surtout, car elle n'avait guère semblé hésiter. Oh, bien sûr, il n'avait pas pris le temps de la regarder, pour voir si elle comprendrait ou non, mais, le coup était parti. Précis et visiblement puissant, ravageant tout sur son passage, laissant peu, si ce n'est aucune, chance à la créature. Il aurait presque plaint cette pauvre dernière... Presque.

Il dégagea aussitôt le crochet, retirant l'arme qui n'avait visiblement pas souffert du feu de sa seconde main, reculant d'un bond, lorsqu'il la sentit partir de l'avant. Elle ne semblait pas être morte, mais s'agita un court instant, avant de se retourner, tombant lourdement sur le sol. Elle remuait encore un peu, principalement la mâchoire et les griffes, mais bien lentement comparé aux quelques secondes précédentes. Déjà, il voyait que les flammes semblaient consumer doucement sa chair. Cela expliquait l'odeur qui s'en dégageait. La chair brûlée, les charniers...

Il ferma un instant les yeux sur le corps monstrueux. C'était une odeur qu'il connaissait, qu'il avait déjà senti bien des années auparavant. La Mort qui, cynique, enlaçait de ses bras ses enfants.

Un mouvement. Il rouvrit soudainement les yeux, pour voir Arkanisse se précipiter sur la bête. Est-elle venue la contempler ? L'instant dure-t-il une fraction de seconde, ou une éternité ? En tout cas, elle relève un pan de sa jupe, faisant apparaître une dague effilée. Jolie cachette, à dire vrai, mais que voulait-elle donc faire ? Prélever un trophée peut-être ? Une dent, ou même une griffe, lui irait sans doute bien accrochée en pendentif autour du cou... Oh non, elle ne va pas...

Et puis quoi encore !

Bondissant en avant, il la saisit au poignet, alors que la lame effilée est si proche, tellement proche de la créature, et tire celle-ci à l'écart, pas brutalement, mais sans la moindre douceur, cachant une froide colère.

_Elle est à moi. Trouves-toi une autre proie si tu veux sectionner des gorges.

Il la regarda, un instant, avant d'ajouter :

_Pas moi, cela va de soi... Et je continuerais à t'appeler femme autant de fois que je le désire, quand je le désire, et où je le désire. Car c'est bien ce que tu es, une femme, sauf si tu caches vraiment bien ton jeu, et ça, j'en doute. A moins que tu aies aussi honte de ce que tu es ? Alors maintenant, cesse donc de t'exciter et t'énerver comme une gamine capricieuse, ou je t'assure que je t'attache quelque part pour te renvoyer ensuite chez toi, sangler comme un sac de patates dans une charrette !

Etait-il trop autoritaire ? Aurait-il du modérer ses propos ? Et pourquoi pas lui cirer les bottes en l'éventant avec des feuilles ! Il ne savait pas pourquoi elle semblait ne pas apprécier qu'on l’appelle ainsi, mais, après tout, c'est ce qu'elle était. Et si elle se vexait, c'était tant pis pour elle : il ne comptait pas faire d'efforts, juste pour contenter son petit ego.

La repoussant en arrière, bien qu'avec un peu plus de force qu'il ne l'avait vraiment voulu, il enjamba la bête, positionnant une jambe de chacun de ses côtés, faisant tournoyer son arme d'une main. Elle le regardait, remuant la gueule couverte de dents sombres, semblant presque gronder si ce n'est qu'il s'agissait seulement d'un gargouillis sorti de ce qui lui servait de gorge.

Joignant ses deux mains sur le pommeau de l'arme, il lui transperça sans honte ni regret l'abdomen, faisant tourner la lame qui était en travers de son corps. Elle se crispa un instant, refermant plusieurs fois sèchement ses pattes, alors qu'un flot sanglant, noir, se mit lentement à se déverser, se mêlant à la boue. Et, enfin, elle devint immobile...
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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyMar 28 Fév - 23:54

Je regrette presque de ne point être apparue plus vite aux côtés de Daleck. Je n’ai guère pu contempler son expression lorsque le feu l’a frôlé. Peut-être aurais-je dû, être bien plus sournoise, et probablement aurais-je dû, lui brûler bien plus que quelques poils en batails sur son menton. La prochaine fois, oui, la prochaine sera la bonne. Il a le don de m’énerver, et je trouve cette sensation forte appréciable, je me l’avoue. Une contradiction, une fureur, qui se mêlant à l’attrait donne une senteur bien particulière aux effluves de ce parfum enivrant.

Toujours dague en main, je l’observe avec ce sourire mutin, j’attends qu’il me montre ce qui en lui sommeille. Ça se réveille lentement, un cheminement visiblement parsemé d’embuches. Il met du temps à réagir, s’il tarde trop, c’est moi qui m’occuperais de finir la créature. Une étincelle ? Il finit par comprendre ce que je veux lui dire, et une espèce de hargne le gagne subitement.

Que les étoiles m’en soient témoins, je le ressens, je le perçois. Un mouvement brutal guidera ses mains.

Un sourire se faisant discret s’empare de mes lèvres. J’attends.

Point ne suis désappointée de ce qui suit. Il se saisit fermement de mon poignet, puis d’un geste leste l’abandonne un peu plus à l’écart. S’est-il que si je le voulais, j’aurais pu parer son geste rien que par la pensée. S’est-il rendu compte, que si l’envie m’en prenait, alors, je pourrais faire en sorte que la lame de ma dague se plante dans sa main ? Quoi qu’il en soi, je ne n’en attendais guère moins de lui. Et ses paroles lancées à mon encontre confirment mes perceptions. Puis son regard s’attarde sur moi. Autre chose …

Il est assez malin pour me faire comprendre qu’il ne faille guère que j’exprime ma colère sur sa personne. Femme, femme, femme …. Il m’exaspère. Aussi, je reste plantée la une once de provocation dans le regard. Qu’il ose donc… Faire de moi une chose qu’on écarte sans le moindre remord. Faire de moi une chose que l’on jette après s’en être servit à bon escient. Point il ne sera déçu de ce qu’il va trouver, si encore il me cherche ainsi. Je ne lui ai guère montré ce que je suis capable de faire. Un affront, un mot qui dépasse de trop haut l’autre, et je m’emballe tel un ouragan qui loin de l’œil s’échauffe doucement jusqu’à ce qu’enfin, il atteigne son point de non-retour. Et dans sa phrase, quelque chose m’horripile à un point tel que point ne sais si je vais parvenir à l’épargner en lui laissant à lui seul la mise à mort de la chose. Elle, elle ne m’intéresse plus. Présentement, c’est Daleck qui s’approprie toute l’intensité de mon regard.

Il est si proche de moi, encore il s’avance. Je suis obligée de lever la tête pour pouvoir le regarder. Mon coutelât est encore bien présent au creux de ma main, un moment propice pour lui planter ma lame dans le torse. Il me pousse avec une pointe de barbarie. Juste une pointe. Cela me fait reculer de quelques pas. Mais aucun déséquilibre ne se fait ressentir. Je souris à ce qu’il me montre de lui. Il se détourne ensuite. Pour aller abréger les souffrances de la chose. C’est le moment idéal.

Je m’approche de lui, j’ai pour vue un dos courbé s’affairant à taillader la chair de la bête enragée. Je suis discrète, bien plus qu’avant. Les nuages s’amoncèlent à nouveau lune se voile laissant sa nudité se faire absorbée par la noirceur. Aucune lueur pour engendrer une ombre. Il fait sombre, dès lors, une proximité sachant éveiller ses propres appétences.

Tout doucement, j’appuie légèrement la pointe de ma dague sur le haut de sa nuque. La fait glissé avec concupiscence jusqu’à la naissance de ses omoplates. Je me penche alors à son oreille puis lui susurre quelques mots.

« Vois comme il me serait facile de te marquer Daleck. Si réellement la conséquence de mon caprice devait se réaliser, et bien, point n’aurais d’hésitations à te saigner. Point ne suis louvoyante, car sans cela je ne pourrais assouvir ma soif de savoir. Tient te le pour dit ! Tu es comme moi Daleck … »

A regret, je le libère, car l’attraction se fait trop débordante, envahissante, point ne veut m’y noyer pour le moment. Ni le lieu, ni l’instant. Je soulève une nouvelle fois le pan de ma robe dévoilant ainsi une cuisse dénudée, puis je range mon poignard en son écrin. A présent, c’est moi qui lui tourne le dos. J’ai aperçu non loin une vieille souche d’arbre. Je m’y rends, et m’y assois. Je pose mes coudes sur mes genoux et croise les mains en attendant qu’il termine sa besogne.


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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyMer 29 Fév - 15:54

Le froid. Vide de sens, de sentiments, qui s'enroule lentement. Un froid mortel, métallique. Il ne l'avait pas entendu approcher, ne l'avait pas même senti. Pourtant, soudainement, elle était là, proche, si proche. Elle aurait pu même se tenir ici, sans qu'il s'en rende compte, bien trop concentrer sur le plaisir qu'il éprouvait, à voir lentement le sang se répandre, coulant doucement dans la boue, roulant jusqu'à ses bottes. Mais la dague, qui, doucement, appuyait sur le haut de sa nuque, elle, il la sentait bien. Avec un peu de force, sans doute n'aurait-elle aucun mal à lui transpercer le crâne. Mais elle n'en faisait rien, douce caresse, jolie promesse, pourtant si inoffensive. Et elle n'en fera rien, elle n'aurait sans doute pas attendu sinon, elle aurait frappé rapidement, puissamment. Comme son feu, d'une manière imparable. Non qu'il aurait de la facilité à se débarrasser d'elle ainsi, maintenant, mais c'était tellement amusant de la pousser quelques fois, toujours un peu plus...

Allez ! Fais-le ! Frappe ! Frappe ! Frappe ! Frappe ! Frappe fort !

Tout ceci fusa dans son esprit en un instant, fraction de seconde aussitôt brisée, lorsqu'elle descendit sa pointe entre ses omoplates, et il ne pût empêcher un sourire de se peindre dans un coin de son esprit. Elle s'était visiblement penché, car, il percevait sa respiration, proche de son oreille, son odeur. Chacun avait une odeur particulière, parfois puissante, parfois effacé, effluve qui définissait sans mal la personne à qui elle appartenait, véritable signature à l'odorat. Celle-ci était différente, intéressante. Il était bien rare d'en trouver une s'en approchant, même un peu, à tel point qu'il n'arrivait guère à la définir. Peut-être, celle d'un félin, dangereux, mortel. Mais pas n'importe quel félin. Un prédateur. Était-ce ceci ? Il n'en avait pas la moindre idée : nombreuses étaient les choses qui se bousculaient à son esprit, bien trop pour être compté...

Qu'est-ce que tu attends ? Frappe ! Frappe ! Allez ! Fait coulé le sang ! Fait le jaillir sauvagement, qu'il s'écoule comme un torrent ! Frappe, frappe, frappe, frappe, frappe !

Proche, tellement. Son propre couteau de chasse était contre sa jambe, il pouvait le sentir. Il n'était pas de nature prudente, préférant défier la mort de face, pour lui cracher dans l’œil, mais elle, savait-elle qu'en autre temps, et autres lieux, il n'aurait pas hésité à frapper à l'aveuglette dans son dos. Bien sûr, il n'aurait sans doute vécu plus de quelques secondes de plus, mais, à cette distance, il lui aurait offert un joli souvenir, cicatrices au mieux. C'était comme un peu plus tôt, lors de leurs rencontres. Une scène identique, seules les armes et le contexte changeaient.

Prend gardes aux ennemis qui te font face, et encore plus à ceux qui te tournent le dos. Et surtout, n'en sous-estime aucun. Qui sait quels folies peut se cacher dans le crâne d'un homme.

Les mots qu'elle prononça l'arrachèrent sans mal à sa torpeur. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Sa soif de savoir ? Il n'avait jamais rien compris aux femmes, à être franc, et il ne prit pas la peine de se perdre en conjectures. Il le saurait quand il devrait le savoir, que ce soit quelques minutes après ou jamais. Et, il était comme elle ? Encore une fois, qu'entendait-elle par ces mots ? Il avait bien quelques idées là-dessus, mais rien ne prouvait qu'il voyait juste. Et il aurait semblé bien idiot en lui demandant de s'expliquer. Beaucoup de femmes détestaient l'idiotie par-dessus tout, il valait mieux être prudent, surtout avec un couteau entre les omoplates...

En tout cas, si ce qu'elle dit est vrai, qu'on est vraiment semblable, ça promet d'être bien amusant, à moins qu'on décide de se déchiqueter ici-même. Ce serait une jolie ironie du destin...

Il se tourna vers elle lorsqu'il senti que la dague avait été retirer, juste à temps pour la voir retrousser un instant un pan de sa robe, la rangeant dans son écrin, contre sa jambe nue. Et elle ne voulait pas qu'on l'appelle "femme" ? Ça risquait d'être difficile. Mais, au moins, se retint-il de justesse de ne pas lui répondre, par ce même adjectif. Pourquoi ? Pourquoi ne voulait-elle être appelé ainsi ? Après tout, c'est ce qu'elle était, non ? Finalement, ça ne le concernait pas, c'était c'est affaires !

Il secoua sa tête, chassant ses pensées. Elle était partie non loin, s'installant sur une souche. Il en profita pour essuyer l'arme tachée de sang sur le cadavre, avant de la rengainer dans son fourreau qui se trouvait dans son dos, caché par sa cape noire. Puis, il se pencha en avant, dégageant une babine du monstre, observant ses crocs.

De près, elle était encore plus impressionnante. Il ne l'avait pas remarqué d'abord, mais elle avait deux rangées de dents, comme une scie. Des restes de chair pourrie étaient coincés entre. Être mordu n'aurait rien eu d'agréable, et, si le coup n'était pas mortel, il y avait de grandes chances que la chair s'infecte. Une mort sur le coup, rapide et net, ou dans le mois, si la plaie n'était pas traitée rapidement. C'était un joli bestiau.

Il fronça les sourcils soudainement. Quelque chose n'allait pas. Il retira l'un de ses gants, et vint appuyer son pouce contre une des dents. Leurs couleurs sombres lui avaient d'abord fait penser à de la pierre. Mais c'était totalement impossible. Cornues, deux rangées de dents, qui semblaient, que ce soit à cause de leurs couleurs et même au toucher, être faite de pierre, c'était dû jamais vue. Même en cherchant dans ses souvenirs, il n'arrivait pas à la nommer. A vrai dire, il doutait même qu'une telle bête puisse vivre, sauf dans les rêves les plus sombres. Était-ce de là qu'elle venait ? D'un esprit de sorcier renégat, qui, part ses expériences, l'avait créé ainsi ? C'était aberrant, mais c'était la seule explication qu'il trouvait. Elle était sûrement sortie un peu plus tôt, et, lorsqu'elle avait senti la femme qui arrivait, c'était sans doute à ce moment qu'elle s'était dit qu'elle trouverait sans doute un bon repas aux alentours...

Sans jeter le moindre regard à la femme, il se releva, renfilant son gant, tout en poussant le crâne sur le côté. Tournant les talons, il commença à se diriger vers la clarté qui se diffusait toujours de la cavité, passant près de l'ancienne souche sans même esquisser le moindre geste dans sa direction. Il disparu à l'intérieur, et, doucement, la lumière se mit à baisser, jusqu'à disparaître. Il ressortit peu après, finissant d'attacher l'arbalète à sa seconde ceinture : son sac en toile était déjà dans son dos, visiblement peu rempli, principalement de gourde et d'un peu de nourriture.

Enfin, comme s'il remarquait seulement maintenant sa présence, il revint vers la souche, regardant la femme un instant. Non pour la jauger, seulement pour l'observer.

Il se racla la gorge, et prit finalement la parole :

_Je ne sais pas toi, mais je ne compte pas attendre ici que l'aube se lève pour aller voir ce qui se cache à l'intérieur...

Il laissa volontairement la fin de sa phrase flottée. Après cela, c'était à elle de voir...
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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyJeu 1 Mar - 0:40

De mon point d’observation, je contemple. Point ne vais épiloguer sur ces desseins. Point ne vais essayer de sonder dans son esprit ce qui l’anime. Il est étrange, et ceci est fait. Tout ce que je peux dire, c’est qu’en effet, jamais je n’ai rencontré un tel homme. Si semblable à ce que je suis. Ceci, me fait indubitablement penser à Valrick. Pourtant, quelque chose de si différent. A dire vrai, les choses se sont tragiquement terminées. Aussi, je préfère attirer mon attention autre part. Parce que si je sombre, il sombrera aussi, jusqu’à ce qu’il me soit impossible de refaire surface. Si dangereux, et si attirant à la fois. Je suis bien trop imprévisible pour me laisser tout loisir d’agir selon mes envies. Je finirais par le tuer…

Un soupir s’évade de ma bouche. Je tourne ma tête d’un endroit à l’autre. Observe la nuit sous toutes ces formes. Que ce soit, là la chouette qui de ses grands yeux guettent. Que ce soit les arbres, qui de leur branchage semble montrer une direction bien précise. Je serais presque tentée de suivre ce but aussi chimérique soit-il. Je commence à m’ennuyer, il m’ennuie. Daleck, est bien trop …. Je n’arrive même pas à trouver les mots exacts qui pourrait au mieux le définir, du moins ce que je décrypte en lui. Un calme trop serein. Une rivière qui d’aucun remous ne vis, mais qui si elle est trop excitée finit par s’éveiller élevant dans son élan transposé une vaste fureur incontrôlable. Je me surprends à sourire à cette pensée. Combien de fois m’a-t-on déjà répéter ce refrain-là ? Je ne peux guère plus les compter.

Quelque chose retient mon attention.

Mais que fais-t-il encore ? Quelque chose cloche … Je n’ai remarqué de suspect. Sans doute parce que autre chose en tête me trottait. Eh puis quoi ? Ce n’est qu’une vile créature de plus qui sévit ici. Elle semble autre, c’est un fait. Et si je fixe l’endroit où se tient le Guerrier, alors, j’arrive à constater qu’en effet. C’est une entité bien plus vivante qu’ectoplasmique. Jamais je n’en ai vu de pareil à dire vrai. Pourtant j’en ai déjà avalé des kilomètres. Il semblerait que lui aussi ça l’interpelle. Ce qu’il prend sur la bête, ou observe bien plus minutieusement point ne saurais le dire.

Lasse de cette réflexion, je penche ma tête en arrière puis observe le ciel.

Toujours cachées, ce n’est guère de bon augure je le crains, mais finalement, ils ont ce qu’ils méritent. Point ne vais les plaindre, ces terres courent à leur perte si rien ne vient enrayer ce qui doit être écarté.

Un haussement de sourcil …

Tiens, il se décide à laisser la chose à même le sol avant de s’avancer, il se dirige tout droit vers la caverne d’où nous sommes partis. Il ne daigne regarder en ma direction.

Bien, alors pour moi les choses sont bien claires, et se montrent tel que j’aurais pu l’imaginer. Mais comme je te devine en cet instant Daleck, comme je te devine…

Est-il probable qu’il ait entendu mes pensées ? Car le voilà qui reviens à ma hauteur puis m’observe avant de m’adresser la parole.

« Crois-tu réellement que je vais cesser de te suivre Daleck ? Tu ne crois même point toi-même ce que tu me lance au travers du vent. Me crains-tu Guerrier pour ne point oser me défier ? Non, je ne crois pas. Mais ce que j’y vois n’est autre qu’une flamme qui prend bien son temps avant qu’elle n’ait atteint son paroxysme. Allons-y »

Je me relève prestement, puis décide de la laisser passer devant.

Si il me traduit alors, cela saura dire que Moi Arkanisse, je le trouve bien peu engageant, pour n’oser confirmer ce qu’il peut être vraiment. Dommage, à force de renier ce que l’on est, qu’on ravale ses racines, même que pour un temps, ont fini par être modeler selon les pires auspices.



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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyJeu 1 Mar - 16:08

Il l'observa un long moment, sans lui répondre ni même esquisser le moindre geste. Non, il n'avait pas cru qu'elle allait refuser, ni même qu'elle allait poser des conditions, bien qu'elle l'aurait pu. Cela confirmait ce qu'il pensait d'elle. Pas tout, bien entendu, mais une partie du moins. Et, aussi, qu'avait-elle dit au sujet de la flamme qui prend son temps ? Il ne put s'empêcher de sourire. Il avait déjà entendu ce genre de phrase, auparavant. S'il voyait juste, il ne s'était pas encore trompé. Quoique, sortis de leurs contexte, bien des mots pouvaient changer de sens. Même une simple phrase, suivant le ton qui était employé pour l'annoncer, pouvait avoir bien des sens contraires.

C'était en cela qu'il n'aimait guère discuter, et ne se forcer pas plus à tenter de relancer les discussions. Tout n'était que poudre aux yeux, brume à l'esprit : nombreux étaient ceux qui croyant paroles et promesses se retrouvaient floué, trahi. Et plus encore étaient ceux qui parlaient pour ne rien dire. Ça le dépassait bien trop à son goût. Il préférait, et sans même avoir à réfléchir, se fier aux actes. Lorsqu'on voyait un lâche jeter son arme et fuir, on savait à qui on avait à faire, et, quoi qu'il puisse dire par la suite, cette vision revenait à son esprit, s'imposant, et on ajoutait le terme de menteur au premier.

Qui que nous soyons, nous ne sommes toujours jugé que d'après nos actes.

Hochant simplement la tête, il commença à s'éloigner vers le temple. Il ne savait pas si elle le suivait, mais il l'espérait : il aurait sans doute eu l'air idiot, dans le cas contraire, à parler seul, dans le vide.

_Non, je ne le croyais pas... Mais la vie n'est qu'un chemin, une infinité de choix qui se déploient, peu à peu, et chacun entraînent de nouveaux futurs. Du moins, c'est ce que je crois... Je t'ai posé une question, et tu y as répondu, créant ainsi un nouveau sentier... Dans une moindre mesure, on peut se guider, diriger son destin... Enfin, ce n'est pas l'heure à la philosophie, mais, tout ça pour dire, qu'en gros, je suis content de ne pas m'être trompé.

La prochaine fois qu'il te vient l'idée saugrenue de sortir tout cela, sur les choix et la destinée, surtout, tire bien la langue et tranche toi là d'un coup sec, ça t'évitera sans doute de passer pour un fou!

Il commença à gravir les marches, qui menait à l'entrée. Elles étaient vieilles, anciennes, quoique visiblement plus récentes que le temple en lui-même. Sans doute avait-il été construit sur un autre, encore plus ancien : souvent, les bâtisseurs faisait cela, pour épargner les coûts de production. Si c'était le cas, jeter un coup d’œil dans les catacombes ou les caveaux promettait d'être à la fois intéressant et enivrant !

Il fit un léger détour, évitant une statue effondrée, passant par-dessus une main de pierre au sol, qui lui arrivait bien à la ceinture. Tout semblait sortir d'un autre âge, et le sol comme le reste donnait l'impression de se fondre en poussière, prêt à disparaître au moindre coup de vent. Pourtant, il s'y déplaçait sans mal, en prédateur, faisant autant de bruit qu'une feuille se déplaçant au cours de l'eau paisible : ses pensées étaient focalisées sur l'entrée, qui grossissait à mesure qu'ils s'approchaient. Elle semblait avoir était taillé dans la nuit elle-même, faisant disparaître les étoiles en son sein, creux de noirceur où nulle lumière ne semblait pouvoir briller. Son arche de pierres massives était taillé en de nombreuses arabesques en son sommet, supporté par des colonnes de corps entremêlés. Il lui fallut un instant avant de se rendre compte que les positions n'avaient rien de tendancieuse, et bien au contraire. Le graveur les avait fait aveugles, corps jetés dans une fosse, encore vivant, les uns sur les autres, comme des déchets.

Il s'approcha de quelques pas, faisant craquer d'anciens ossements sous ses bottes. Il y en avait disséminé en tout sens. Certains étaient humains, à première vue, les plus récents tenants parfois en leurs mains une arme rouillée, rongée, complètement détruite, et parfois un casque de même facture sur leurs crânes. Les autres, au contraire, n'avait en rien l'apparence d'humanoïde. Pourtant, étrangement, elles ne semblaient pas être la cause de la mort des premiers. Tout comme eux, au contraire, elles étaient tournées vers l'extérieur, fuyant la noirceur qui émanait de l'arche, de la porte, de l'intérieur. Quelque chose de plus puissant, bien plus puissant, qu'ils ne le croyaient s'était-il enfermer ici, faisant de ce lieu son domaine ? C'était étrange, mais il n'y avait qu'un moyen de le savoir...

Alors, enfin, fixant toujours l'obscurité, il finit de lui répondre, à moins qu'il énonçait simplement sa pensée à haute voix ? Qui sait...

_Rien de ce qui est nommable n'est à craindre, rien de ce qui est de feu ne brûle, rien de ce qui est sombre n'est noir...

Puis, s'avançant, il disparut dans les ténèbres...
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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyVen 2 Mar - 16:16

Il semble approuver, est-ce dont le mot juste ? Approuver ? Point ne peux en être certaine, il m’a montré qu’une toute partie de lui-même après tout. Et point ne serais étonnée qu’il finisse par me montrer ce côté sombre qui en osmose veille sur ses propres pensées.

Il s’engage sur le chemin menant au temple, je suis derrière lui en train d’observer ce qui se dessine à notre vue. Le silence, puis ensuite briser le silence. Je reste quelques secondes suspendues à ces mots, jamais encore il n’avait parlé ainsi, il est vrai … Cela fait qu’une poignée de minutes que je l’ai rencontré. Une autre parcelle, un don de soi qui vite s’embrase pour ne laisser que feu de paille. Il ne s’est guère trompé ? Voilà qui peut éveiller une nouvelle fois ma curiosité. Que connaît-il de moi ? Probablement assez, même si ce n’est que minime, pour prendre le droit de me dire ceci. Intriguant … Oui, il l’est.

Quelques marches en pierre pour une ascension pour l’innommable. Mes sens aux aguets, je sens que tous ce qui me définit s’éveille enfin. Il me tarde de me retrouver à l’intérieur, si Daleck me regarderais, il pourrait sans mal distinguer cette étincelle qui illumine mes yeux. Je ne prête que sommairement attention à ce qui défile sous nos mouvement. C’est un temple, et j’en ai déjà vu des semblables ailleurs …

Enfin, l’entrée juste à quelques centimètres, ce qui nous sépare du point d’impact, se sont ses ossements qui jonchent le sol. Certainement moult aventuriers en mal de sensation forte. Visiblement, ils ne sont guère parvenus à dépasser la limite qui sépare le noir du gris de la nuit. Je suppose qu’il ne sont point venu en ces lieu en milieu de journée. Cela ferait penser qu’ils n’étaient guère assez valeureux pour affronter le crépuscule. Je remarque cependant, que peu de squelettes sont tirés vers l’intérieur, mais plutôt à l’opposé. Cela me fait penser à une histoire que Rel’aesh m’avait compté. A quelque chose prêt, puisque lui avait vécu sous terres. Mais oui, je peux tout de même comparer aux histoires d’un peuple de Loth. Cependant, cela n’aurait aucun sens …

Daleck, qui s’est fait silencieux jusqu’à maintenant semble se réveiller. Sa phrase, elle n’est guère dénuée de sens.

« Tout ce qui semble cauchemar, ne peut guère n’être que simple illusion, Tout ce qui hèle, ne peut qu’être que fondamentale subconscience. Entends ce qui nous interpelle … »

Je presse le pas ensuite, et maintenant, je me retrouve aux côtés de Daleck. Il fait sombre, bien plus qu’une nuit nuageuse et sans lune. Nous ne pouvons savoir où nous mettons les pieds. Rien ne perce, L’on pourrait croire que nous nous trouvons dans une galerie souterraine, si ce n’est qu’ici, aucune odeur de terre n’émane des parois, mais une autre odeur bien plus fétide que ce que ‘on avait déjà senti auparavant. Il est difficile de se diriger sans la moindre lumière. Bien sûr être nyctalope à ses avantages, cependant, je doute que mon acolyte du moment dispose de ce don. A moins, qu’il ne se soit laisser bercer plus jeune par la sorcellerie. Qui sait … En ce qui me concerne, je vais trop m’épuiser à user de ce sortilège plus d’une heure. Il va donc falloir, soit faire vite, ou encore trouver autre chose pour nous éclairer. Ce que je distingue sous ma vision nocturne n’est que débris divers de tailles plus ou moins égales. Il y a par contre quatre morceaux d’édifice qui semble bloquer une éventuelle entrée. Serait-ce déjà ici, la fin de notre voyage ? Non, j’en suis persuadée.

Je me tourne soudainement vers le guerrier avant de lui lancer un :

« Daleck, sois prudent juste à cinq enjambée droit devant, il y a comme une ouverture au sol. J’ai comme l’impression qu’elle n’est ici que pour avaler tout être s’aventurant bien trop près de l’entrée, enfin de la fissure qui se trouve sur ta droite. »

Il faut que je m’arrête sans quoi, je n’aurai plus assez d’énergie, si à nouveau j’ai besoin d’employer ce sort, et sinon, il va devoir me porter…

Juste encore quelques secondes, là !

Dès lors, Je pense que je ne peux point me faire fardeau. Je dissipe mon sort, puis mes yeux se font engloutir par le noir absolu. J’ai quelques potions, soit, mais guère ne peux prédire si j’en ai assez pour cette expédition, l’idéal, serait d’aller chercher la vielle torche que j’ai cru remarqué.

Ni une, ni deux, et je concentre la magie au creux de ma main.

Lumière !

« Daleck, vois-tu l’amas de pierre sur ta gauche ? Regarde la paroi sculptée de têtes, là-bas, on devrait trouver un flambeau que je pourrai embraser pour que l’on ait un peu de lueur. »

A gauche toute, je vais avec lui, et ensuite, seulement, nous pourrons observer à loisir ce qui nous entoure. Méfiance tout de même. Sur le chemin qui mène au candélabre, des bêtes grouillent çà et là..


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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptySam 3 Mar - 14:32

L'obscurité. Elle était là, emplissant les moindres recoins de la pièce. A moins que c'était un hall ? Il ne percevait rien. Ses yeux n'étaient pas encore habitués à cet endroit, plus sombre que la nuit elle-même. Il devinait vaguement quelques formes, les contours, mais c'était peine perdu de tenter de savoir dans quel genre de lieu ils se trouvaient. Il marchait à l’instinct, avançant vers l'inconnu. C'était bien peu prudent, il aurait mieux fait d'allumer une torche à l'entrée. Mais son briquet à amadou était dans son sac, et il se sentait pousser en avant, sans la moindre prise pour se retenir. La femme, dans son dos. Il se sentait, chose idiote, en permanence observé. Bien entendu, ce n'était sans doute rien. Il n'avait guère l'habitude de compagnie, et c'était quelque chose de... Dérangeant, de nouveau même, pour lui...

Elle pressa sans doute le pas, car il les entendit crever le silence, remontant à ses côtés. Lui aussi emplissait le lieu. Hormis le bruit de leurs bottes, aucun son ne se faisait entendre. Un simple détail, évidemment, mais qui n'avait rien de rassurant. Il n'avait rien contre en général, au contraire même, mais celui-ci était bien différent. Le calme avant la tempête, peut-être ? Pas un souffle d'air remontant des couloirs, qui devaient sûrement se trouver dans la pièce, pas de clapotis d'eau qui ruisselait de la pierre. Cela lui faisait vaguement penser à ce vieux conte, où un groupe d'aventuriers c'était enfoncer dans des souterrains, pour traverser une montagne. Mal leurs en avait pris, car après un silence, identique à celui de ce temple, des tambours de guerre s'étaient faits entendre, et ils avaient dû fuir, une horde de gobelins sur les talons. Il ne se rappelait plus vraiment de la fin, mais si ses souvenirs étaient bons, cela finissait mal, du moins pour le sorcier du groupe, après le passage sur un pont, où, ils furent confrontés à...

Il s'immobilisa en entendant la voix de la femme. A part les ténèbres, il ne voyait rien devant lui. Une ouverture au sol ? Un piège, a moins que le sol s'était effondré ? Si la seconde hypothèse était la bonne, ça confirmait la présence des souterrains, sous le temple. Ils auraient sans doute à descendre, pour retrouver ce que lui était venu chercher ici. Enfin, était-il vraiment venu chercher "ceci", ou était-il venu pour la seconde raison, la plus sombre, qui lui tintait parfois aux oreilles ? Il ne préférait pas y songer.

Chose étonnante, il lui grommela un vague remerciement de l'information, bien trop fière pour avouer qu'il ne l'aurait pas vu avant qu'il soit trop tard. Il tourna son regard vers sa droite, tentant de sonder l'obscurité, en vain. La fissure dont elle parlait devait se trouver un peu plus loin... Apparemment, elle devait sans doute avoir quelques astuces ou tours cachés dans ses manches, pour pouvoir ainsi voir ce qui les entourait dans l'obscurité. Le trou, puis la fissure. Vu le peu qu'il en avait vu d'elle, il pensait qu'elle était bien capable de le mener tout près d'une falaise, et de l'avertir alors qu'il avait déjà un pied dans le vide.

Bordel, elle n'a pas intérêt de me faire ce coup-là !

Soudain, une vague lueur émergea, et il se tourna vers elle. Au creux de sa main, elle semblait tenir une petite boule de lumière, qui les éclairait partiellement. Il hocha la tête, quoique avec l'aigre pensée qu'elle aurait pu l'allumer dès l'entrée, au lieu de les faire tâtonner dans le noir. Mais il ne la formula pas à haute voix : de toute façon, elle aurait sans doute eu une réponse toute prête, et ce n'était guère le moment de se disputer ou de se taper sur la tête joyeusement.

Il porta ses yeux sur sa gauche, comme elle le demandait, apercevant tout juste l'amas de pierre. La lumière était faible, selon lui. Peut-être qu'ayant vu l'endroit sans avoir besoin d'user de sa "lumière", elle arrivait mieux à se situer ici. Il était toujours plus facile de trouver ce qu'on cherchait quand on l'avait déjà vu, donc qu'on connaissait son apparence, et qu'on savait précisément où porter ses yeux.

Guidé par la lueur, il s'avança vers l'amas de pierres dont elle avait parlé. Sous ses pieds, il entendait de légers craquements. Qu'écrabouillaient-ils donc ? Il eut sa réponse, lorsqu'il se prit les pieds dans une pierre, se retenant de justesse de s'étaler de tout son long, en posant sa main au sol. Il grogna, jura, et se redressa, l'essuyant sur son pantalon.

_Des vers... Et pas des petits : ne regarde pas le sol si tu as le cœur fragile, ça en grouille littéralement, sans doute que l'odeur vient de là, a moins que ce soit de plus loin... Il doit y avoir de bon gros cadavres dans le coin, pour qu'il y en ai autant. En tout cas, j'espère que tu n'as pas de trous sous tes bottes, ou tu vas sentir des choses visqueuses coulées dedans avant la fin de notre petit voyage.

Continuant de marcher en parlant, il s'arrêta en se retrouvant devant le tas de pierres. Elle n'avait pas dit précisément l'endroit où se trouvait la torche, mais avec la lueur qui sortait de la paume de sa main, elle l'avait suivi, il n’eut nul mal à la trouver, et d'en repérer une autre. La première, celle dont elle avait sûrement parlé, était accrochée au mur par son socle en pierre. La seconde par contre, semblait plus être un simple morceau de bois brisé, qui était à moitié enfoncer sous les pierres.

Tendant le bras en hauteur, il dégagea la torche du mur. Après quoi, se penchant, il fit de même pour le second morceau de bois. Il ne savait pas ce que c'était à l'origine, mais au moins, les deux étaient secs, suffisamment pour être enflammé sans grand mal que ce soit par son briquet à amadou ou par le feu magique dont Arkanisse pouvait se servir.

Il se retourna vers elle, lui tendant la torche, celle qui était accrochée au mur, gardant l'autre dans sa main.

_Je te laisse faire, éclaires-nous donc, qu'on puisse voir clairement où on met les pieds...
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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyDim 4 Mar - 15:27

L’avertissement que je lui ai donné m’a valu, qu’un quelconque bougonnement. Trop aimable, la prochaine fois, je le laisserai tomber dans un trou si à nouveau je venais à un distingué un plus tard. Il est étrange comme parfois les mâles se comportent, qu’on vienne me dire qu’après les femmes manque de bienséance.

Ce qui me console je crois est bien l’étonnement et l’attitude qu’il dissimule en me voyant éclairer la pièce d’une boule de feu. Un sourire en coin s’amuse à prendre possession de mes lèvres. Oh je peux sans nul doute deviner quels sont ses pensées à voir son visage se muer en une sorte de mécontentement dissimulé. Il est facile de lire sur ses traits. J’ai connu tant d’homme dans ma vie que je crois que finalement plus rien, ou presque ne saurait m’échapper. Une attitude peut en dire long sur les plus sombres spéculées.

Dans nos premières pérégrinations, Nous nous sommes avancés. Guidé par une faible lumière, proche de lui à quelques centimètres, ses mouvements me sont retranscrits. Un bruit sec comme quelque chose que nous arrachons. Puis il s’encouble. Je retiens un rire narquois qui ne ferait que le mettre de mauvaises humeurs, aussi je préfère me mordre intérieurement la langue pour que mon rire n’éclate guère à l’air libre.

Mais ….

J’ai cru entendre un déchirement, le déchirement d’un bout de tissus.


Mes yeux sur mon compagnon, ils dévient ensuite sur le bas de ma robe. Je remarque alors que celle-ci s’est prise dans une espèce de bois effilé qui ressort du sol. Cette branche m’a bien eue, dès lors, ma robe est scindée en deux parties bien distinctes. Et ce jusqu’à hauteur du début de cuisse. Dans son malheur, il a eu de la chance Daleck, car il aurait pu se transpercer quelques chose s’il s’était affalé sur cette arme de fortune. Ce qui est certain cependant, c’est que avant, cela n’y était point … Comment est-il possible que ceci pousse en plein milieu de vers ? Et si vite … C’est étrange. Je garde cette réflexion pour moi en cet instant, car nous ne sommes point encore arrivé ou trône la torche. Malgré cela je recherche, je cherche au plus profonds de mes songes de que cela pourrait être. Je n’ai jamais rien vu de tel … Ou bien si …. Alors si ce que me réflexions me montrent et n’arrivent à en démordre… C’est fâcheux. Je jette encore un œil par-dessus mon épaule pour m’assurer que la chose est toujours ancrée dans le sol …

Pour l’instant il semblerait …

Le petite incident clos, nous parvenons enfin sans encombre là, ou j’ai su distingué ce qui nous aiderais à avancer, la dite torche. Une serait-ce suffisant ? Point n’en ai à m’inquiéter car Daleck à réussis à en trouver une deuxième. Par contre ce qui m’inquiète n’est autre que le fait que ce fameux second bout de bois est planté dans le sol tout comme celui qui a déchiré ma robe. Ce n’est guère … Normal. Dans le même temps, j’agrippe la torche qu’il me tend. Soudainement une sensation envahissante me harponne et ce dans tout le corps, un frisson me gagne, je soupire à ce qui m’échauffe. Dangereusement ….

J’ai compris !

Avec toute l’impassibilité possible je m’adresse à Daleck.

« Daleck, lâche tout de suite ce bout de bois, c’est un conseil que tu devrais suivre. Regarde … Ne ressens tu guère cette masse se mouvoir sous tes mains ? C’est une sensation grisante, Ce sont les hormones de la chose qui t’enivre. Des envies prennent possession de ta chair, Il est difficile d’y résister, cependant si tu tiens à ton bras …. Fais vite … »

Dans ma main ce qui avant fut office de lumière vacillante s’enflamme violemment. Puis d’un mouvement de tête j’indique à Daleck de regarder son propre bras. C’est donc cela, pour en avoir fait les frais il y a quelques lunes, j’ai reconnu la bestiole. L’on pourrait la comparer à une sangsue, à la différence prête, que celle-ci injecte de par son étrange orifice qui lui sert de bouche une espèce d’anxiolytique, de drogue qui fait son œuvre pratiquement instantanément. Du poison, qui finit par ronger la chair, puis dessoude les os. Nous n’en arriverons point-là. IL ne reste plus qu’à aspirer le venin … J’ai ce qu’il faut mais d’abord retirer le poison. J’espère qu’il saura comment s’y prendre sans quoi, je vais devoir le faire, et très franchement, cela risque de partir tout autrement de comment il faudrait que cela se passe…

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Daleck

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyLun 5 Mar - 21:04

Il s'immobilisa soudainement, entendant ces paroles. Il n'avait rien senti de particulier, mais elle avait dit cela calmement, comme énonçant une simple un fait. Si elle aurait voulu lui faire peur, l'alarmer, elle se serait sans doute mise à hurler, pour faire plus vrai. Mais ce n'était pas le cas, alors il détendit le bras gauche, celui avec lequel il avait tenu le bâton, le projetant un peu plus loin, parmi les vers grouillants.

Du poison ?

Lentement, en faisant attention à ne faire aucun mouvement brusque ou inutile, il attrapa un pan de sa longue cape noire, en arrière. En enroulant une partie, de sa seconde main, il en trancha nettement un lambeau, sans le moindre mal, la pointe d'acier pénétrant sans mal à travers la laine. Celle-ci était solide, et il n'avait aucune crainte de l'étirer au maximum, sans la voir céder. Cela aller être utile, très même. Avec il pourrait déjà se faire un garrot : si le sang ralentissait dans son bras, le poison, si c'est bien de ceci qu'il s'agissait, ferait effet bien moins vite, étant donné qu'il se déplaçait dans celui-ci. Et, il le savait, il ne fallait surtout pas s'affoler. Comme avec les serpents : beaucoup, en se mettant à céder à la peur, ne faisaient que se condamner, alors qu'ils auraient pu être sauver, s'il avait gardés leurs calmes.

Il tourna les yeux dans sa direction, avant de retrousser sa manche gauche, dévoilant le tatouage de scorpion. Celui-ci, la pointe de sa queue s'arrêtant au niveau du poignet, semblait s'enrouler autour de lui, à la manière d'un serpent avide. Ironie, sans doute, que ce fut justement ce bras qui fut touché : Aveynas avait un sacré sens de l'humour, il fallait le reconnaître.

_Poison ? En restant calme, et sans trop m'affoler, je devrais avoir suffisamment de temps. Si le cœur s'affole, le sang est propulsé plus rapidement, et le poison, si s'en est un, peut faire le tour complet du corps en une minute, au plus, pour certains....

Il avait dit cela sur un ton calme, à l'image d'un héraut annonçant la pluie à venir. Apparemment, le poison qui courait dans ses veines ne semblait guère l'inquiéter, outre mesure. Du moins, c'est ce qui se peignait sur son visage. Non l'impassibilité, mais le calme, de celui qui a eu sa récolte détruite par les eaux, mais qui recommencera à planter dès l'heure suivante. Nier l'inévitable était inutile, cela ne faisant que se voiler la face. Et puis, ce n'était pas comme s'il rejetait la Mort, bien au contraire : qu'elle vienne, si elle l'osait encore...

Ses yeux se portèrent sur la robe de la femme, celle-ci semblant s'être déchiré, jusqu'à hauteur de sa cuisse. Il savait qu'elle cachait quelque chose de bien dangereux là-dessous, la dague, dont elle s'était emparé pour vouloir égorger la bête, mais il ne put s'empêcher de penser à... Il secoua la tête, et se mit soudainement à ricaner :

_C'est loupé on dirait...

Ce faisant, il commença à autour le morceau de cape déchiré autour de son bras, au niveau du biceps. En coinçant un morceau entre ses dents, et tenant l'autre de sa main droite, il tira d'un coup puissant. Le nœud se referma aussitôt, compressant son bras avec force. Pour un peu, il se serait senti idiot. Nul part, il n'avait trace de piqûre. Peut-être que le poison se transmettait-il par simple contact, après tout, s'infiltrant par les pores. C'était possible, mais il n'avait guère le loisir de tergiverser, maintenant plus que jamais. Après tout, sa vie était en jeu !

Idiot ! De qui te moques-tu ? Allez, avoue, avoue-le ! Ouvre donc les yeux, et arrête de te mentir. Tu en deviens presque pitoyable !

Grognant, il étouffa la voix dans sa tête. Ce n'était pas le moment de délirer.

Fuyant ses ordres, il calcula le chemin qu'avait déjà pu parcourir le poison dans son corps, et posa finalement la pointe de son couteau sur son avant-bras, peu avant son coude. Il l'enfonça enfin, tranchant la peau doucement, sur la moitié de son bras, accueillant la douleur avec un étrange plaisir. Le sang, doucement, se mit à perler sur la pointe d'acier, avant de couler lentement jusqu'à ses doigts, et d'enfin tomber au sol. Et, avec lui, sûrement le poison. Son corps allait rejeter la présence étrangère, il le savait, avant qu'une croûte ne se forme, bloquant le sang. Ce qu'il avait fait n'était guère recommandé, mais il n'avait ni le temps, ni les moyens nécessaires pour le reste. Sauf si...

Il secoua une nouvelle fois la tête, mais il avait l'impression qu'il y avait bien plus de vers que tout à l'heure. La chose qui l'avait "piqué" arrivait-elle ? Si c'était le cas, il ne préférait pas voir à quoi elle ressemblait, ni à trop s'en approcher : une piqûre n'était peut-être pas mortelle, rapidement traité, mais une multitude...

Il se retourna vers la femme, désignant l'endroit où elle avait affirmé avoir vu une entrée. Bloqué ? Si c'était par des pierres, ils auraient peut-être le temps de les dégager, pour se faire un passage...

_Tu as été piquer ? Ou...

C'est alors que le premier tremblement se fit entendre, faisant chuter la poussière du plafond. Puis un second.... Un troisième... Lourds, brutaux, semblable aux coups de marteau d'un forgeron sur l'enclume, ou encore d'un bélier s'enfonçant sauvagement contre un mur. Puis, une pierre, soudainement, se détacha, et s'écrasa non loin d'eux, broyant les vers sous le choc, faisant couler un liquide visqueux. Et une autre, plus proche encore, tombant à nouveau, faisant trembler le sol sous leurs pieds....

Quelque chose, semblait vouloir les écraser. Quelque chose qui, soudainement, se mit à ricaner. Le rire, sombre et caverneux, se répercuta sur les murs, s'amplifiant, à tel point qu'il était impossible de savoir d'où il venait, sinon du temple lui-même, s’apprêtant à ajouter deux personnes au nombre de ses victimes. Et il risquait d'y arriver.

Un tremblement, plus fort encore que les autres, retentit, alors que le plafond s’effondrait sur l'entrée qu'ils avaient emprunté pour venir, bloquant toutes possibilités de fuite. Du bois, comme celui-ci qu'il avait tenu dans sa main, jaillit soudainement des vers, s'agitant frénétiquement, avant de se faire broyer dans des craquements sinistres sous des pierres grosses comme des chaises et des tables...

Il ne voyait qu'une manière de s'en sortir : il pointa le doigt en direction de la fissure, qu'elle avait affirmé voir, lorsqu'ils étaient encore plongés dans le noir.

_Allez !
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Arkanisse

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyMar 6 Mar - 9:56

Il agit vite, voilà déjà ce qui pourrait lui sauver la vie. L’espèce de sangsue atterrit bien plus loin que ce que j’aurais pu imaginer. Il faut se faire prudent. Elle pourrait revenir à la charge, après tout, elle n’a guère eu ce qu’elle voulait. Il est étrangement calme. Un calme hors norme également, presque à se demander s’il est bien humain. Ou tout bonnement, il me ressemble bien plus que ce que je peux imaginer.

D’un geste brusque il déchire un bout de sa cape. Visiblement déjà quelque chose en sa tête trotte. Il faut dire ce qu’il est, il a certainement bien plus d’expérience que moi concernant le combat, je le vois bien à la tête d’un escadron dirigeant ses hommes d’une manière bien spécifique, et différente.. Peut-être même d’une manière hors du commun. C’est cette sensation qui me gagne quand je le regarde opérer. Pour continuer, il me laisse entrevoir un tatouage de scorpion quand il relève sa manche. Mes yeux se froncent, cela n’a rien de commun, encore une fois. J’en viendrais presque à me méfier de lui, mais j’aime trop jouer avec le feu pour commencer à m’inquiéter de qui il peut être. Aucunes craintes, juste une trépidation avant de céder, avant de faire face au danger qui peut me gagner. Pour l’heure, rien ne me laisse deviner qu’il en veut à ma vie, je pense que déjà nous nous serions entretués si c’était bien le cas.

Je laisse ces réflexions s’échapper de ma mémoire. Il doute, pourtant, ce ne sont guère suppositions, c’est bien une sorte de poison. Il en fera les frais bien assez vite, et là, il verra bien que ce ne sont points de vulgaires hypothèses. Cependant, il est étrange … Oui, ce sont bien les mêmes bestioles qui m’ont attaquées il y a déjà quelques lunes. Point ne peux me tromper ! Mais lui …. Cela n’agit guère ?

Je hausse un sourcil, les doutes m’envahissent. Et si il n’était point humain ? Que peut-il être ? Un démon, que non, j’en côtoie depuis bien assez longuement pour m’enlever cette idée de la tête, finalement, il y a plusieurs sortes de …. Je suis presque tentée de le toucher, pour essayer de le deviner, malgré tout, je n’y fait rien.

Ce n’est guère le moment … Le temps venu je saurai.


Alors je soupire, puis repose mes yeux dans le vague de la pièce. Je balaie l’endroit du regard, et mon regard finit par se poser sur Daleck.

Oh ? Non, il ne peut guère rejeter d’une attitude contradictoire mes propres pensées. Ses yeux le trahissent. Je vois bien, comment il regarde ma jambe, cela me fais sourire, est-il finalement humain ?

Loupé ? Et ça le fait rire …

Décidément, il a le don de me troubler. Voilà d’une vrille puissante emplie d’ambiguïtés, encore, à nouveau.. Je hais l’incertitude. Sous mon regard il attache fermement le bout de sa cape autours de son bras. Il compte stopper la diffusion du poison, Guère stupide … Pour lui laisser quelques heures de plus. Cela ne sera point suffisant …

Son Couteau ?

L’expression qui se lit sur mon visage au simple fait qu’il pose son couteau sur sa peau est teintée d’une ardente appétence. Lorsqu’il l’enfonce dans sa chair …. Le sang …. Un délice qui ne sait s’apaiser, les gouttes vermillon rendant grâce à l’acier d’une arme qui peut résumer l’excès. Le vice s’abreuvant d’une exquise folie de corps s’enrôlant dans une mystérieuse vésanie aux couleurs incarnates.

Je me mords la lèvre inférieure avec intensité. Contenance, contenir, puis percer le mystère du temple. C’est la seule chose qui me vient en tête pour essayer d’attirer mon attention ailleurs que sur ce qui me fait tant vibrer. L’instinct … Je dois le freiner. Une prière muette ? Il m’interpelle. Il était tant …

« Piqué ? Non, du moins, si c’est le cas point ne l’ait remarqué. Ou … »

Ou… comme ce « ou » sonne fourbe à mon oreille, ou… tant de choses ou …, oui je veux te gouter, ou, ou, ou … je suis ainsi …

Un petit rire cristallin s’évade de ma bouche, puis d’un mouvement de tête, je chasse tout ceci … Rigoureuse, va falloir l’être si l’on veut revoir le crépuscule. Ainsi est notre destinée …

Soudainement un bruit sourd résonne, s’écrase dans les parois puis fait trembler le sol. Mes yeux essaie de percevoir d’où cela émane … Point n’ait le temps d’analyser l’endroit, qu’une autre charge semble s’écraser au sol. L’entrée est bloquée. Puis ce rire … Cela dort au fond de ce mausolée. Il nous attend, veut nous prendre dans ses filets. Nous sommes proies, bien plus qu’auparavant. On va jouer …

Daleck .. Oui, c’est la seule issue …

« Que les étoiles nous soient complice de ce qui va suivre. L’enjeu va être de taille… »

Ni une ni deux, puis je me dirige à pas presser, à pas de courses, contre la fissure que j’ai vu avant, Elle parait si loin … éviter le trou au sol, éviter non, il a été recouvert par du gravas… Rester concentrer sur l’objectif. Droit devant fissure. Éviter les choses … Jusqu'à ! Point n’ait le temps de détailler l’ouverture, cependant, j’y passe assez facilement, bien que je risque d’y laisser encore quelques bouts de tissus, c’est acerbe sur les bords. Mais j’y passe, Le guerrier devrait lui aussi réussir à passer …

Un tremblement, encore, suivit d’une espèce de grognement qui ne vient de nulle part. La terre tremble, mes pieds vacillent sous le mouvement de la roche qui vibre. Elle me pousse sur la droite, en plein passage de la fente je n’ai guère le choix, c’est elle qui dicte, la terre. Mon bras droit se frotte violemment contre la pierre affutée. Un déchirement, le tissu de ma manche, puis ma chair. Le sang s’échappe de ma blessure, je le sens tiède, froid … il trace son sillon jusqu’à tomber au sol.

Ploc … Ploc …

J’y suis … De l’autre côté de la paroi. J’y suis parvenue.. Sursis ? Il fait sombre, partout autour, sauf que là … Oui, là-bas, une lueur, le feu m’appelle. Il fait danser ses flammes pour que je n’aie nulle peine à me diriger. Juste là …

Daleck ….

Je me laisse tomber sur les fesses, le souffle court, je reprends mon souffle puis garde les yeux rivés sur la fissure.

Il faut qu’il passe !

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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyMar 6 Mar - 21:32

Il bondit soudainement en arrière, alors qu'un des blocs de pierre s'apprêtait à l'écraser. Il en pleuvait tant, qu'on pouvait se demander d'où elles venaient toutes. Véritable avalanche de gravats et de poussières, coup de pilon broyant les vers. Et eux, s'ils s'attardaient encore longtemps. Comme le disait l'expression, il y avait un moment pour tout, et celui-ci n'était pas pour la philosophie, à coup sûr.

Il tourna son regard vers Arkanisse, ou plutôt son dos, qui déjà, s'éloignait en vitesse. Aussitôt, il s'élança en avant, avalant les mètres qui les séparaient sans mal, la talonnant à grande enjambée, faisant des brusques écarts lorsque qu'il sentait qu'un rocher se délogeait du plafond, juste devant lui. Écart qui l'empêchait bien souvent de finir en charpie, ou plutôt, en compote. Pourtant, il la suivait toujours d'aussi près, à l'image d'un loup affamé chassant, sur le point de rattraper une proie goûteuse.

Allez, cours, cours donc, petite Arkanisse, pendant que tu le peux encore...

Le choc qu'il ressentit lui coupa le souffle, lui faisant presque perdre l'équilibre. Quelque chose. Quelque chose l'avait attrapé. Il devinait aisément de quoi il s'agissait. Apparemment, il n'était pas le seul prédateur ici, sans même compter ce qui leur faisait s'effondrer le plafond sur la tête. La voix caverneuse, qui riait, prit un peu de l'ampleur, sachant sans doute ce qui se tramait. Mais il n'allait pas se laisser faire si facilement, pas mourir si bêtement.

Ses yeux se portèrent vers l'avant, vers la femme qui courait toujours, sans se retourner. Bien, parfait même : il n'aurait pas supporter qu'elle lui sauve la vie une seconde fois, à vrai dire. Déjà qu'une, c'était trop... Et, encore plus loin, il la percevait, et l’apercevait enfin, la fissure. La voie de salut. La seule.

Détendant les bras dans son dos, il se laissa arracher son sac de son dos. Non par plaisir, il aurait préféré garder quelques fioles du précieux liquide qui s'y trouvait, mais par nécessité : il n'aurait plus jamais l'occasion de s'en délecter s'il s'attardait.

Il vit Arkanisse se faufiler dans la fissure, et accéléra le pas : de la poussière tombait d'au-dessus de celle-ci, le plafond gémissant une plainte muette sous les coups qu'il semblait recevoir : il ne tiendrait guère longtemps encore...

Il s'apprêtait à la traverser, n'étant plus qu'a quelques mètres, lorsque, a travers les vers, surgit soudainement une énorme blanche. A moins qu'il s'agissait d'un mélange de plante et de lianes ? Quoi qu'il en soit, la chose qui l'avait piqué auparavant ondula dans la poussière et le chaos, avant de se tourner vers lui, semblant jauger sa cible. Puis, brusquement, le haut de la "liane" se divisa en quatre, s'apprêtant à frapper brutalement en avant.

Le rocher, gros comme une table, mis fin à ses humeurs assassines, l'écrasant dans un bruit de bois brisé. L'homme ne s'arrêta pas pour vérifier si elle était morte. Posant sa main sur la pierre, il glissa par-dessus d'un mouvement rapide, courant vers la fissure, tout en dégainant son arme. Celle-ci aller le gêner, vu sa taille, et sa corpulence.

La tenant à une main, il la projeta à travers la fissure, avant de s'engager dedans à son tour. Derrière ses pas, il sentit le plafond tremblait, s'écroulant enfin. Il émergea de l'autre côté, roulant au sol dans le nuage de poussière qui s’engouffra à sa suite. Il avait roulé sur son arme, sans grand mal, avant de s'immobiliser enfin, son torse se soulevant d'une manière saccadée. Crachant de la poussière, soudainement, il ouvrit la bouche en grand, éclatant d'un rire tonitruant, remplaçant celui de la "force" qui avait fait s'écrouler le plafond, qui s'était arrêté, se retrouvant bloqué par la fissure qu'elle avait elle-même refermée.

Son rire enfla encore, et il se redressa, s'appuyant sur le mur proche pour s'aider. Il riait. Il s'amusait, tellement, à l'image d'un fou. A y réfléchir, cela faisait un bon moment déjà qu'il ne s'était pas autant amusé, une éternité même.

Il s'essuya le visage, avant de se tourner vers la femme. Il était déjà debout, souriant, avant de se calmer subitement. Il s'approcha d'elle d'un pas silencieux, s’accroupissant, passant son doigt sur son bras droit qui saignait. Son sourire s'élargit encore plus, une lueur mauvaise brillant au fond de ses yeux. Dérangeante, presque, pour les esprits les plus faibles, sans doute...

_Cela fait bien longtemps que je ne me suis autant amusé. Une éternité, même, maintenant que j'y songe...

Il continua à effleurer sa peau du bout de son doigt, la fixant, allant jusqu'à le passer à travers le sang, le tâchant, remontant jusqu'à la plaie. Puis, il se releva, et lui tendit la main :

_Allez, continuons donc de nous enfoncer aux plus profonds des ténèbres, je sens que la nuit va être longue. Très longue même... Arkanisse...
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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyMer 7 Mar - 23:35

L’obscurité, puis la lumière du feu, froid, chaud, engouement frénétique, qui au travers de moi s’entretoise. Assise, j’ai scruté le fissure, j’ai entendu des fracas assourdissants, j’ai senti la terre à nouveau trembler. J’ai ris à la mort, tout comme j’ai pleuré à la vie. Ici, tout se transforme, tout se change, tout devient si nébuleux. Un rire, une syllabe qui se fraie un chemin jusqu’à ma conscience. Je fus, je suis et je serai. Défie la mort comme si tout ceci n’était là que pour survivre, encore une fois …

Une transe ? Non, l’attente, l’attente qui me fais me poser mille et une questions. Un laps de temps qui semble ne jamais finir, enfermée dans un rêve aux senteurs cauchemardesque. Tout n’est que jeu, pour palier à l’ennui, pour découvrir toujours un peu plus ce qui me définit, je me connais, et je me suis perdue, je me suis reconnue sous des traits saumures qui tendent vers l’obscurité … Je suis …

L’attente …

Une déflagration …

Mes yeux ne veulent bouger, ils restent plantés sur cette maudite entrée. Une masse de Poussière, je sais que c’est lui, il remue le sol de telle manière que la poussière s’infiltre dans mes pores, dans la bouche j’ai un gout terre, je suis poudre par-delà les cendres. La toux me gagne également. Puis enfin, tout ceci retombe, et son rire me percute, puis il arrive à me faire sourire, j’en oublierais presque ma blessure tant il arrive à me transmettre ces étranges émotions. Cependant, ce mal, me rappelle à lui me lançant un pique comme si je n’avais guère le droit de rire à autre chose qu’à ce que lui m’inocule. Ma tête se tourne vers ma plaie, je l’observe, minutieusement, puis décide qu’elle n’est guère bien grave.

Je le sens qui s’approche de moi. Sans le moindre bruit, une ombre, parmi les ombres. Surnaturel … Il s’accroupit, son geste éveille en moi une pointe de méfiance, qui vite arrive à se transformer en prodigieux attrait. Et lorsque de son doigt il m’effleure la peau, alors, je sens un frisson m’envahir, prenant lentement possession de ma chair, une vague qui de à peu ondoyante, se révèle sous les secondes qui s’écoulent en une indéfinissable houle. Sa façon de scruter ma lacération m’intime bien des choses. Je trésaille sous ma pensée.

Démon … Point de ceux que j’ai déjà …


Dans la phrase qu’il m’offre une assonance qui en dit plus que ce qu’il peut imaginer.

Un rapport avec le sang qui rappelle l’excès. Il devient difficile pour moi de renier mes instincts. Fort difficile. Malgré cela j’essaie de lui donner probablement ce qu’il veut voir en moi. Cependant, je fais fausse route, mais je décide que le jeu commence maintenant. Point celui de la mort aux trousses. Plutôt celui qui peut mener bien plus loin que quelques futiles attentes. Je profite de la main qu’il me tend, pour ressentir sa peau sous mes doigts.

« En effet Daleck, la nuit va nous sembler éternité, mais qu’est-ce que l’éternité quand l’on s’amuse outrageusement ? La pérennité… »

Cela promet d’être épique, si ce que je pense n’est autre que certitude. Le feu …

« Bien, il ne nous reste plus qu’à ressentir les ténèbres qui nous assaille. Le feu, là-bas, allons dans cette direction. »

Cette pièce n’est point semblable à l’autre que nous venons de quitter. Ici, je pourrais plus dire qu’il s’agisse là, de Dédales s’entrelaçant avec convoitise. Il est étrange, car, des flambeaux son allumés, comme si déjà peu de temps auparavant quelqu’un était passé pour les allumer. Une odeur de soufre me chatouille les narines.

D’un pas assuré, je me dirige vers la toute première torche que j’ai remarquée en arrivant. Je me positionne droit devant, offre une révérence aux flammèches qui semble danser au son d’une mélopée que l’on ne peut entendre, seul l’écho résonne en ces parois de roches. Un écho qui dans ma tête reviens sans cesse.

Dès lors, plusieurs chemins s’ouvrent à nous. Une hésitation ? Il est possible. Aussi, je me tourne vers Daleck, puis mon regard sonde le sien. Un sourire mutin se dessine sur mes lèvres.

« Eh bien Guerrier ? Par où ? Emmène-moi donc dans les tréfonds de ces limbes, que je me fasse proie pour mieux jouir de ce qui pourrait suivre. »



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MessageSujet: Re: [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne...   [Fermer] Lorsque l'Obscurité règne... EmptyJeu 8 Mar - 15:37

Il resta silencieux, alors qu'elle parlait. Souriant à demi, il s'écarta de quelques pas sur le côté, vaguement amusé, pour qu'elle puisse passer, tout en récupérant son arme. Que croyait-elle savoir, de l'éternelle obscurité, de la noirceur permanente ? Avait-elle seulement un jour embrassé la nuit, comme elle le laisser deviner, paraître à chacun de ses regards, de ses mots ? Ou n'était-ce qu'un rôle, qu'une image qu'elle se donnait pour sembler mystérieuse, et dangereuse à la fois ? A moins qu'elle soit ignorante de ce qu'elle faisait : c'était une probabilité, quoique très mince en réalité.

Elle se dirigea vers la première torche qui luisait, et il lui emboîta le pas, la suivant comme une ombre. Ses yeux parcourent la salle d'un air vide, tandis qu'il laissait ses pensées s'évader... Il n'aimait guère être déçu, comme tout en chacun sans doute, et l'envie subite et impérieuse de l'éliminer, pour éviter ce sentiment si désagréable, explosa dans son esprit. Il avait peur de s'être trompé, sur son compte. C'était si facile, si tentant : il n'avait qu'à tendre le bras, et l'embrocher sur son arme. Mais à quoi bon, au final ? Il appréciait sa compagnie, à dire vrai : elle repoussait dans une moindre mesure la solitude qui l'enveloppait, et elle l'amusait. Non qu'il se moquait d'elle, au contraire, mais ce mélange de folie, de bravoure, et même d'une pointe de sadisme qu'il croyait vaguement discerné s'il la percevait bien, sans se tromper, avait quelque chose d'explosif, de régénérant même.

Elle se tourna vers lui en souriant de son air mutin, pour lui poser une question. Et puis, c'est vrai qu'elle était jolie, avec ses cheveux roux, sa robe déchirée en deux endroits, et le sang qui coulait de son bras. La tuer ? Ça aurait été du gâchis, dans tous les sens du terme même...

Il chassa ses pensées au loin, l'envie de sang, de mort, et le reste, en se focalisant sur l'endroit où ils se trouvaient. Les torches brûlaient sans faire la moindre fumée, se reflétant sur les murs. Il y avait cinq entrées distinctes, cinq corridors qui s'enfonçaient en avant. Ils étaient tous identiques, ou du moins le sembler, à ceci près que de certains, montait une odeur de pourriture, d'autres, de souffre, et que, du dernier, l'air semblait oppressante, écrasante même. Un marteau de forgeron qui s'abattrait sur du métal brûlant, trop longtemps rester dans la chaleur des feux, aurait eu autant d'effet.

Il n’eut pas à réfléchir longtemps pour savoir quel corridor ils devaient prendre. Tout comme la Lumière, l'Obscurité était facile à percevoir, quand on la connaissait. Que ce soit dans des temples d'opale, ou des caveaux de basalte, les apôtres se trouvaient toujours là où on les attendait. L’instinct, encore. Il lui soufflait le chemin, au coin de l'oreille.

_Par là.

C'était tout. C'était suffisant. Il ramena sa cape sur lui, s'enveloppant totalement du noir uniforme de celle-ci, à l'image d'un seigneur dans son manteau d'hermine. A moins que ce soit à celle d'un voyageur se préparant à la pluie, à la tempête ? Quoi qu'il en soit, il s'engagea ainsi dans le couloir, où l'air avait le poids de la pierre. Là aussi, de nombreux flambeaux étaient allumés, leurs indiquant le chemin. Le sol était vieux. Bien plus vieux que l'entrée qui avait été sceller. A chaque mètres, l'homme avait l'impression de faire un pas dans l'histoire, d'enjamber les millénaires, de voyager à travers le temps, en oubliant toute notion de celui-ci. Ni le soleil, ni les étoiles, et encore moins la lune, n'étaient là pour indiquer l'heure présente, et depuis combien de temps ils avançaient...

Le couloir, lentement, se mit à pencher. Il descendait vers le bas, en de multiples tournants, intersections. Pourtant, il continuait toujours, droit devant lui, suivant le faisceau d'air suffoquant. Il ne percevait rien d'autre, focaliser dessus, que ce soit la femme, ou les torches flamboyantes dans ce véritable labyrinthe. Il aurait bien pu être seul, ainsi que sourd. Arkanisse lui aurait-elle posé une question, qu'il n'aurait guère pu y répondre. Peut-être d'ailleurs l'avait-elle fait ? Tant pis, si c'était le cas...

Et, enfin, il s'arrêta. Le portail était énorme, remplissant l'espace total devant eux. De pierre, comme le mur, une énorme créature y était représentée, des ailes dans le dos, ses yeux fumants dirigés face au couloir alors qu'autour d'elle, une marée de créatures, hommes, et bêtes, semblaient se battre dans un combat plus que titanesque : apocalyptique.

Un cul-de-sac ?

Il se tourna un instant vers Arkanisse, avant de s'approcher. La bête avait une patte posée sur une plaque de bronze, couverte de poussière. Il souffla dessus, pour la chasser, et parcouru le texte écrit, fronçant les sourcils à chaque ligne.

_C'est... Une énigme, je crois...

Qu'est-ce que ça faisait là ? Il l'aurait juré, c'était une porte. Pourtant, nulles serrures ou loquets n’apparaissaient. Si elle s'ouvrait seulement de l'autre côté, cela risquait d'être problématique : il n'était pas sûr de pouvoir remonter jusqu'à la fissure, ni même de se souvenir du chemin qu'ils avaient emprunté. Suivant du doigt l'ancienne écriture incurvée, il s'éclaircit la gorge :

_"J'existe ni n'existe
Je suis dur comme la pierre et fin comme la soie
Je suis fait d'acier, de fer et de bois.
Cruel et généreux,
Je construis et détruis.
Mon tissage soyeux altère à la fois
Ténèbres et Lumières, manant et roi.
Inéluctable et sans pitié,
Tout est affaire de perspective.
Peu importe l'avenir, lorsque prise, ma décision est.
Et aujourd'hui, dans les entrailles de la terre :
J'attends".


Il grogna.

Pourvu qu'elle s'y connaisse.
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