[BG] Lointains Souvenirs.

D’aussi loin que je me souvienne, un océan de sensations m’assaille. Mon enfance … Puis-je dire que j’en ai eu une ? Certainement. Rien que le fait que de savoir qu’un homme se prétendait être mon inspirateur signifie que j’ai eu droit à un environnement ressemblant à quelque chose de familial. Un peuple nomade qui se déplaçait bien souvent qu’à cheval. J’étais la seule enfant de la communauté. Et la majeure partie était des hommes. Que dis-je ? Tous étaient des mâles. A la vue dans ma tête de tous ces visages, un sourire mutin ne peut s’empêcher d’apparaître sur mes lèvres.

Moi, lorsque dans mes souvenirs je me plonge, alors, ma tête se remplit d’un torrent d’image. Une souffrance que j’ai appris à dompter, faisant de moi, une femme aimant ce que cela produit sur ma chair. J’ai appris à vivre avec diverses visions, généralement sombre et horrifique. Mais j’aime ce que j’y vois. Lui, m’a appris ce dont je suis capable. Il est le premier homme de ma vie. Enfin, si l’on peut le dire. J’ai grandi sous son joug pendant plus d’une dizaine d’année.

Lorsque je l’ai rencontré, je ne devais point avoir plus de 6 années.Ce qui s’est produit avant cela, je préfère l’oublier. Parce que si je me perds dans cette période, alors, trop de chose mielleuse m’escorte, et je hais cet émoi. Il me remémore, la faiblesse et la soumission. Je suis tout autre, et la lumière m’irrite. La seule chose dont je suis certaine, c’est qu’avant que je suive cet étranger qui plus tard devint un maitre, j’avais une sœur. Une certitude, parce qu’en grandissant, elle faisait partie intégrante de mes visons, comme si une part de clarté voulait s’infiltrer en mon être. J’ai compris bien plus tard que tout ceci faisait partie de moi, ainsi elle m’insuffle l’équilibre.

Les années ont passé, Mes questions trouvaient toujours réponse. Je me rappelle la foi ou je lui ai fait remarquer qu’encore, il ne vieillissait point, que son teint tirait réellement sur quelque chose de surnaturel. Le sourire qu’il m’a offert, à réussis à me subjuguer. Ses paroles étaient teintées d’un sombre mystère, ce qui en moi à su éveiller ma curiosité. Maintenant, lorsque j’y pense, je me dis que l’observation me faisait défaut. Juste une dizaines d’année, pour apprendre à regarder au-delà des apparences. D’ailleurs ça l’a bien fait rire. C’est ensuite qu’il s’est dévoilé en retirant de sa tête une espèce de turban qui dissimulait à tous ses origines. D’abord, une longue chevelure blanche qui a su mettre davantage en valeur la couleur exceptionnelle de ses yeux. Un elfe noir … J’ai appris par la suite comment il s’était sorti du règne dominant de la matriarche. Ce que je n’ai jamais compris, c’est pourquoi il tenait tant à moi. Toujours est-il qu’après cela, il m’a enseigné sa langue maternelle.

Bien plus tard sous ses yeux je me suis transformée en femme une appréhension me dévorant les entrailles.

Il les haïssait tant…

Mais j’ai su lire en lui, et dans son esprit contradictoire il aimait ce qu’elles lui apportaient lorsqu’elles s’abandonnaient à lui. Un saisissement incomparable.

Il s’avère, qu’il s’est occuper de moi, à sa façon durant encore quelques lunes. Le jour de mes 17 ans, il avait dans ses yeux quelque chose d’envoutant. Un frisson m’en parcours encore l’échine. L’odeur du sang sur son corps, une empreinte de ce qu’il avait fait la veille. Une odeur doucereuse encore, me signifiant, qu’il s’était perdu avec impétuosité dans le corps d’une femme. J’ai reconnu les signes. Il m’avait fait vivre tous ce que j’avais à vivre à ses côtés. Il restait une seule chose encore que j’avais envie d’accomplir. Avec appétit, nous nous sommes assouvis.

J’ai dû débattre, pour pouvoir m’en aller, avec insistance, et pourtant à contrecœur, il a fini par me libérer. Je sais pertinemment qu’un jour, à nouveau nos chemins vont se croiser. A l’époque, j’ai suivi mon instinct, et l’apprentissage avec Rel’aesh, souvent m’effleurait l’esprit. Les éléments sont venus à moi, tout comme les étoiles sont devenues inspiratrices, avant même que ma route croise celle d’une créature hors du commun. Si je m’arrêtais à tout ce que l’on a accomplis, ce à quoi il m’a ouvert, alors, un grimoire ne saurait être suffisant.

Peut-être que lorsque le vent du Nord glacial soufflera et que celui-ci me caressera la joue, alors sous un ciel dégagé, sous une lune pleine, je me laisserai emporter par la Mélopée d’une terre sauvage qui hante encore l’entièreté de mon être. A ce moment-là, je replongerai dans ce qui fut ma vie d’hier, d’aujourd’hui, et de demain.

Pour toujours et à jamais